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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #42. The Beatsmaster

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#42. Dar l'Invincible de Don Coscarelli (1982)

Succès maousse costaud de l'inestimable Conan le Barbare de John Milius oblige, les producteurs Hollywoodiens - mais pas que - ce sont tous lancés au début des 80's, dans un pompage aveugle mais florissant de sous-Conan à la qualité diverse mais rarement variée (du nanar et encore du nanar), accouchant parfois d'immenses pépites cultes : The Barbarians avec les frangins culturistes/wannabe-Schwarzenegger David et Peter Paul, Kalidor avec Brigitte Nielsen et Schwarzie justement, et... Dar l'Invincible aka The Beatmaster de Don Coscarelli, porté par un Marc Singer pas encore adoubé par le carton monstrueux et mérité, de la série V.
Film prétexte pillant comme il peut le bijou de Milius, on y suit les aléas de Dar (quel nom), rejeton du roi Zed et ultime survivant du massacre de son village, qui grandit dans l'idée de se venger dare-dare (pardon) et de scalper le méchant Maax.

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Ce qui différencie le beau Dar (pardon bis) du cimmérien ?
Le pouvoir de communiquer avec les animaux - d'où le titre en VO, The Beatmaster -, et il a une sacré ménagerie le garçon : une panthère noire - enfin un tigre peint en noir -, un aigle royal, une mangouste et deux belettes trop mignonne.
Sinon rien de plus, Coscarelli récite tranquillement son petit récital de péloche d'héroïc fantasy fauché mais honnête, entre décors naturels fantastiques et maquillages cheap au possible, dont la photographie soignée et la bonne dose d'humour sauvent continuellement des limbes une intrigue pauvre et au rythme de déambulateur, où l'on magnifie à chaque mouvement les corps huileux de Dieu semi-Grec de Marc Singer, et les courbes sculpturales de Tanya Roberts (dont le personnage s'appelle Kiri, les vannes sont prêtes), histoire de ne pas trop perdre son public entre deux siestes jusqu'au final un brin foutraque.
Et bizarrement, de tous les clones de Conan, Dar l'Invincible est celui qui s'en sort sans doute le mieux (et même mieux que la propre suite de Conan le Barbare, Conan le Destructeur), et tout comme le film de Milius, il se fera honteusement salopé par une suite totalement WTF neuf ans plus tard, catapultant un Dar carrément dans notre époque (!), décidé a stopper le vilain Arklon dans sa quête de domination du monde, par la force d'un simple réacteur nucléaire. 

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Effets speciaux modeste (comprendre : mauvais et mal torchés), humour bas du front sur le choc - facile et évident - des cultures, zéro effort autant du point de vue du script que du maquillage (la panthère se transforme en tigre, y'avait plus de peinture), le second opus de Sylvio Tabet (pas loin de teubé) est d'une niaiserie sans nom et ferait presque passé le film original pour un chef-d'oeuvre.
Dans tous les cas, Dar win à la fin... pardon encore.


Jonathan Chevrier