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[CRITIQUE] : Volontaire


Réalisateur : Hélène Fillières
Acteurs : Lambert Wilson, Diane Rouxel, Corentin Flia,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre :  Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h41min.

Synopsis :

Laure a 23 ans. Elle se cherche. C’est dans la Marine Nationale qu’elle va trouver un cadre, une structure, des repères. Solide et persévérante, elle va faire son apprentissage et découvrir sa voie. 




Critique :


En allant voir Volontaire je m'attendais, comme la promotion me laissait croire, à un film sur notre armée française, ses valeurs, sa rigueur et sa discipline. Et on voit bien que c'était le but premier. Mais le résultat en est définitivement bien loin. Malgré un bon Lambert Wilson, un casting de militaires compétent, l'actrice est peu crédible dans un scénario qui l'est encore moins. Ce qui sauve un peu les meubles sont les plans parfois très réussis et esthétiques qui montrent la vie militaire sous un nouveau jour.


On discerne la bonne idée derrière le film: une jeune fille sur-diplômée qui s'engage dans la Marine, trouve sa voie, est déterminée à prouver à tous qu'elle est capable de tout. Mais le film comporte des défauts majeurs qui fait couler cette idée initiale à laquelle on adhérait volontiers.
Il y a beaucoup trop d'éléments de scénario qui s'emmêlent et perdent ainsi de leur valeur. Vers le milieu du film, on est déjà dans une incohérence totale. Le scénario mélange, autour d'un fil conducteur beaucoup trop faible, le développement du personnage principal (aspirant Baer), la formation militaire, les relations avec les autres, et la pseudo-attirance mutuelle entre l'aspirant et son commandant. On ne s'y retrouve plus.


L'histoire va si vite qu'on n'a le temps ni de s'attacher aux personnages, ni de comprendre l'avancée. La relation entre l'aspirant et son commandant n'a jamais été vraiment construite, du jour au lendemain s'est installée cette tension étrange qu'on ne saisit pas. Il en va de même pour la formation militaire de Baer. On la voit passer des étapes à une vitesse folle sans comprendre ni comment ni pourquoi elle en est arrivée là.
A cause, entre autres, de ces incohérences, le film perd énormément en crédibilité. L'aspirant Baer, d'une part, fait preuve d'une insolence envers son commandant que je doute être tolérée dans les rangs militaires. Par ailleurs, elle tombe bien sûr sur le gentil marin homosexuel qui la prend sous son aile et un autre à tête d'enfant de chœur qui tombe innocemment amoureux d'elle. Et surtout, le tournant étrange que prend la relation de Baer avec son commandant est infondé et par conséquent incompréhensible.



Mais le défi beaucoup trop massif, c'est qu'il faut nous convaincre qu'une jeune fille de 23 ans qui doit peser 45 kg pour 1m60 peut miraculeusement entrer dans les commandos d'élites de la nation. On nous montre très bien dès le début du film qu'elle ne connaît pas le monde militaire et ses lois et qu'elle n'a pas de capacités physiques prodigieuses. Mais elle passe, toujours stoïque, de son petit poste en bas de l'échelle à une formation initiale pliée en 5 minutes de film dont elle finit très bien notée. Admettons. Mais elle se met ensuite en tête d’appartenir au commando des bérets verts, qui devient par magie son but ultime. Laissez-moi vous rappeler, ou vous apprendre, que ce commando d'élite de la Marine nationale fait partie des unités spéciales les plus difficiles à intégrer et le stage d'admission est un des plus difficiles à surmonter. Aucune femme en France n'est jamais parvenue à l'intégrer. 


Dans le film, les militaires sélectionnés pour la formation (dont notre chère Baer évidemment) effectuent deux jours d'épreuves physiques qui ressemblent à un parcours de santé un peu difficile. En réalité, le stage dure 12 semaines dont 2 de parachutisme, avec différents stades de sélection. Attention, spoilers: Baer réussit à intègrer le commando des bérets verts grâce à "sa détermination et sa volonté", quelle surprise... Donc soyez informés, qui que vous êtes, quoi que vous faites, vous n'aurez sûrement aucun problème à intégrer le GIGN tant que vous êtes volontaire.


Eloïse Rocca