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[CRITIQUE] : Un Homme Intègre


Réalisateur : Mohammad Rasoulof
Acteurs : Reza Akhlaghirad, Soudabeh Beizaee, Nasim Adabi,...
Distributeur : ARP Selection
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Iranien.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce.
Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre.
Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?



Critique :




Le septième art iranien ne se résume pas uniquement au cadre un poil réducteur - mais résolument formidable - de l'oeuvre du brillant Asgar Farhadi, comme nous le prouve avec fougue Mohammad Rasoulof via le magistral Un Homme Intègre; vrai morceau de cinéma aussi glacial qu'il est mué d'une rage intense qui menace d'imploser à tout moment à l'écran.
Western tendu comme la ficelle d'un string, sur la spirale infernale de la corruption, suivant le calvaire d'une famille oppressée, broyée par des promoteurs sans scrupules voulant s'octroyer leur ferme; la péloche de Rasoulof, sobre et sans artifices putassiers, frappe là ou ça fait mal et pointe méchamment du doigt, les travers pourris d'un gouvernement façonné pour corrompre les hommes justes, façonné pour marcher sur les plus faibles par amour de l'argent et du pouvoir.



Plus qu'une épopée classique d'une lutte pour rester du bon côté de la raison, Un Homme Intègre croque avec puissance les dilemmes moraux d'un homme, Reza (brillant Reza Ekhlaghirab), obligé d'affronter une multitude de choix le condamnant à s'autodétruire, choix qu'il a lui-même consciemment décidé d'un temps fuir pour vivre paisiblement avec sa femme et son fils sur une parcelle de terre bien loin de Téhéran...
Mais le mal qui gangrène tout un pays n'est jamais loin, et rattrape tous les hommes, même les plus droits.
Dur, bouleversant et férocement réaliste, Un Homme Intègre est une oeuvre politique coup de poing, qui embellit une fin d'année ciné 2017 particulièrement grisante.


Jonathan Chevrier



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