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[CRITIQUE] : À La Poursuite de Demain


Réalisateur : Brad Bird
Acteurs : Britt Robertson, George Clooney, Hugh Laurie, Raffey Cassidy,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h10min.

Synopsis :
Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune... Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin !



Critique :

Depuis le flop monumental du pourtant divertissant John Carter, toute péloche un tant soit peu ambitieuse estampillée Disney se voit hanter par le spectre du film d'Andrew Stanton, d’où la frilosité de la major à les promouvoir et les appuyer en salles.

Il faut dire qu'entre la multiplication abusive de franchises en tout genre (les adaptations de contes cultes, Pirates des Caraïbes, le MCU et Pixar aujourd'hui, LucasFilm demain) et des productions misant bien plus sur leur impact visuel et pop-culturel (Tron : L'Héritage, L'Apprenti Sorcier, Les Mondes de Ralph, Prince of Persia ou encore Lone Ranger) que sur la solidité de leur script; la firme aux grandes oreilles a souvent donné le bâton pour se faire battre durant la dernière décennie.


Mais il était écrit que le retour au bercail du fils prodigue Brad Bird (Les Indestructibles, Ratatouille), fraichement auréolé du succès remarqué de son premier film live - Mission : Impossible - Protocole Fantôme -, allait changer les choses, et en bien.

Projet aussi fascinant et foutrement mystérieux qu'il est risqué et hautement casse-gueule, Tomorrowland aka À La Poursuite de Demain se veut le porte étendard d'un cinéma original, rassemblant à la fois la SF futuriste des blockbusters actuels et la nostalgie old school des grandes fresques d'aventure de l'époque, le tout dans un esprit familial et fantastique cher au fondateur de cette usine à rêve qu'est Disney, papa Walt Disney himself.

Une ambition à contre-courant de la concurrence (ou les remakes, prequels, suites et reboots sont légion) mais plus évident encore, une ambition à contre-courant du produit que propose la major ces dernières années.


Casse-gueule qu'on vous dit mais le Brad, épaulé par un Damon Lindelof qui se rachète une crédibilité depuis The Leftlovers, est un homme de défi mais avant tout et surtout, l'un des cinéastes les plus doués et mésestimés (plus pour longtemps) de sa génération.

Tomorrowland donc,ou l'histoire de Casey, une jeune adolescente brillante et optimiste, douée d'une grande curiosité scientifique - rien que ça.
Après avoir reçu un pin's aux étranges pouvoirs, elle va s'associer à Frank, quarantenaire autrefois un jeune inventeur de génie mais qui vit aujourd'hui dans le désarroi de ses illusions perdues.

Ensemble, ils vont tenter de découvrir les secrets d'un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l'espace, et qui ne semble exister que dans leur mémoire commune.
Ce qu'ils y feront changera non seulement à jamais la face du monde, mais également leur propre destin...


Extraordinaire, renversant, incroyablement divertissant et surtout follement enthousiasmant, À La Poursuite de Demain incarne une pure SF d'aventure comme on les aime, aux SFX époustouflant et fleurant bon le s80's (Amblin n'est décidément jamais loin) avec son héroïne prenant les traits d'une ado rebelle et débrouillarde associée à un homme mûre, bougon mais génial (Retour vers le Futur style, et ce jusque dans une relation aussi improbable qu'osée), pour changer leur destin à jamais.

Intelligent et complexe juste ce qu'il faut (c'est du divertissement tout public), cohérent et engagé comme tout bon Disney - message écolo à la clé -, le métrage cultive habilement son mystère de tout son long (on vit et découvre chaque rebondissements/informations en même temps que les personnages), même si il est vrai que son intrigue subit une conséquente perte de vitesse (intérêt ?) dans son dernier tiers.

Ayant pour ambition première de vendre du rêve à son spectateur, Tomorrowland jouit d'un univers visuel rétro-futuriste mêlant fiction et réalité, aussi riche qu'il est étonnant et assumé, celui-ci renvoyant judicieusement à l'imaginaire faramineux et nostalgique des parcs à thèmes et même plus logiquement, il renvoie directement à Walt Disney.


Mais ce qui surprend réellement à la vision du métrage, c'est la faculté remarquable qu'à Brad Bird de régler sa caméra sur celles majestueuses de ses illustres ainés Steven Spielberg et Robert Zemeckis, en signant une réalisation maitrisée et inventive, bourrée jusqu'à la gueule de références bien senties (Star Wars et Terminator en tête) et crédible aussi bien dans l'action (comme pour son Mission : Impossible) que dans l'émotion (remember son merveilleux Le Géant de Fer).

Même dans sa direction d'acteurs, tous excellents, le bonhomme recueille tous les lauriers possible.
George Clooney - dont la participation à un tel projet est des plus surprenant - est franchement convaincant dans la peau du quarantenaire ronchon Frank, tandis que la so cute Raffey Cassidy (révélation du métrage) vole littéralement la vedette à une Britt Robertson un brin transparente, dans le rôle peu évident à porter mais important d'Athéna.

Mention également au génial Hugh Laurie, malheureusement trop peu présent dans la peau du grand méchant du film, David Nix.
Les quelques altercations que son personnage a avec celui de Clooney, vaut même clairement son pesant de popcorn.


D'un optimisme remarquable, purement magique, humaniste et spectaculaire, porté par un score John William-esque signé Michael Giacchino et une sublime photographie de Claudio Miranda, À La Poursuite de Demain est un blockbuster old school ambitieux, original et rafraichissant comme on aimerait en voir plus souvent dans nos salles finalement pas assez obscures.

Tellement, que l'on aurait décemment pas été contre une petite demie heure de rab supplémentaire.
C'est dire si le grand Brad Bird a relevé avec brio son défi...


Jonathan Chevrier

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