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[CRITIQUE] : Les Gazelles


Réalisateur : Mona Achache
Acteurs : Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet, Naidra Ayadi, Josephine De Maux,
Josianne Balasko, David Marsais, Grégoire Ludig, Franck Gastambide,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min

Synopsis :

Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l'achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté.
Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine…
Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte.
Éclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d'où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.



Critique :

Après une année 2013 assez pauvre malgré quelques jolies fulgurances (Neuf Mois Ferme, La Vénus à la Fourrure, Les Garçons et Guillaume, à Table !), force est d'admettre que la comédie française va mieux, et même vraiment très bien en ce début d'année 2014.

Que ce soit par le prisme des vieux briscards qui nous rappelle au bon souvenir de la déconne old school (Les Inconnus avec Les Trois Frères, le retour, mais aussi Dany Boon et son Supercondriaque), ou celui de la nouvelle garde qui apporte avec elle, un élan de fraicheur et de modernité salvateur (Le Crocodile du Botswanga, Situation Amoureuse : C'est Compliqué), c'est simple, on ne s'était pas autant marrer devant l'humour hexagonal depuis belle lurette.

Faisant clairement parti de la seconde catégorie, Les Gazelles, premier film de Mona Achache, débarque donc à point nommé dans nos salles obscures avec la ferme intention de faire aussi que ces camarades, mais surtout de réveiller un sous-genre salement salopé par chez nous : la comédie de filles, faîtes par des filles et avec justement, des filles en vedette.


La dernière péloche marquante collant à ses critères était le piteux Les Reines du Ring - souillant autant la comédie que le catch sur nos terres -, ou figurait déjà la sublime Audrey Fleurot, seule et unique raison de mirer jusqu'à la dernière bobine de pellicule, la bande.

Les Gazelles
ou l'histoire de Marie, en couple avec son fiancé Eric depuis le lycée.
Les deux coulent des jours plus ou moins heureux jusqu'à ce qu'ils doivent signer un emprunt sur trente ans, et que Marie panique.
Effrayée et insatisfaite par la routine du quotidien, elle se demande de plus en plus si la vie qu'elle vit, et vraiment celle qu'elle a avait rêvé dans le passé.

Sur un coup de tête, elle fait un break et envoie tout valser pour voguer de nouveaux horizons avant qu'il ne soit trop tard.
Après avoir quitter Eric, et laisser un beau barbu lui tourner autour, elle rejoint une équipe de trentenaires fêtarde...

On en avait peur, de ce film made in France ciblé célibataires trentenaires et en quête de stabilité et du prince charmant, les ricains ayant tellement abordés le sujet avec panache et succès - Sex and The City, Ally McBeal, Mes Meilleures Amies, Girls entre autres -, qu'on pressentait le gros divertissement lourdaud comme on sait très bien les faire et pourtant...


S'inscrivant dans la même veine que l'excellente série Clara Sheller, Les Gazelles est une étonnante et agréable surprise, porté par une héroïne maladroite mais attachante puisqu'elle n'a jamais peur du ridicule, et qui possède toutes les caractéristiques pour que la spectatrice s'identifie complétement en elle - à la différence de la (très) agaçante Bridget Jones.

Remplit de petites idées de mise en scène malines, efficace, plus amer que réellement désopilant - on est loin de la comédie potache qui aligne les vannes à la mitraillette -, via des dialogues finement écrits et aux répliques fusant dans tous les sens, le film s'impose comme un divertissement qui en dit long sur la psychologie de la femme actuelle, bien plus que certains drames intimistes produits à la chaine ces dernières années (et dont la majeure partie des premiers rôles a dut être campé par miss Léa " je boude tout le temps " Seydoux).

Comme tout bonne comédie sur le célibat masculin, on suit ici des femmes soudées entre elles, loin de toute être des canons, qui n'ont plus vingt ans - et qui ne cherchent pas à les ravoir -, cash et qui profite pleinement de leur liberté sentimentale et sexuelle sans être nullement plombé par les tabous, avec en prime une vraie vision social de la chose, et pas forcément uniquement ludique et éthylique.

Honnête, bourré de seconds-rôles géniaux (Josianne Balasko, David Marsais, Grégoire Ludig et Franck Gastambide notamment), la péloche vaut surtout pour l’abatage impressionnant de Camille Chamoux (également co-scénariste du film) mélancolique et drôle à la fois, et du quatuor d'excellence qui l'accompagne et l'entoure, la sublime Audrey Fleurot donc, mais également l'excellente Naidra Ayadi, Anne Brochet et la talentueuse Joséphine de Maux.


Moderne, ne cherchant jamais à réinventer le genre dans une spontanéité assez étonnante pour une production comique hexagonale, d'une simplicité et d'une cohésion imparable, Les Gazelles n'est pas forcément original mais son regard est acéré et intelligemment construit jusqu'à une conclusion assez étonnante, pour se suivre avec un plaisir salement communicatif.

Ou le porte étendard d'un certain cinéma féminin trop rare dans le septième art français, dont on ne serait pas contre qu'il soit plus souvent foulé avec autant de talent et de réussite, à l'avenir.


Jonathan Chevrier


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