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[CRITIQUE] : Evasion


Réalisateur : Mikael Håfström
Acteurs : Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Jim Caviezel, Vincent d'Onofrio, Curtis " 50 Cent " Jackson, Sam Neil,...
Distributeur : SND
Budget : 50 000 000 $
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l’efficacité de ses bâtiments en se faisant enfermer puis en s’évadant. Contacté par une société privée souhaitant tester un concept révolutionnaire de prison hi-tech, il se retrouve prisonnier. Piégé dans ce complexe ultra-moderne, harcelé par un directeur impitoyable et son gardien corrompu, Ray découvre une conspiration pour le faire disparaître à jamais. Sa seule chance de survie : une alliance avec Emil Rottmayer, un co-détenu ayant lui aussi un secret. Pour avoir une chance de s’évader, ils vont d’abord devoir se faire confiance.


Critique :

Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger côte à côte dans un actionner burné et testostéronné, force est d'admettre que c'est une affiche qui a tout pour faire salement bander son cinéphile, surtout si celui-ci a été - comme moi -, biberonnés depuis sa plus tendre enfance par toutes leurs péloches cultes fleurant bon les eighties.

Des décennies que l'on rêve tous de les voir partager la même affiche, et si la franchise Expendables avait servi de mise en bouche, c'est véritablement avec le nouveau film de Mikael Håfström (le très bon 1408), que la rencontre titanesque se concrétise finalement, avec Sly dans le rôle du héros et Schwarzy dans la peau du succulent sidekick.

Evasion donc ou une friandise on ne peut plus alléchante, un combiné assez séduisant de tout ce que l'on a pu aimer de l'âge d'or du cinéma d'action Hollywoodien, saupoudré d'une sauce " film de prison " qui n'est pas sans rappeler Prison Break, mais surtout le culte et jouissif Fortress, avec notre Christophe Lambert national.


Stallone avait déjà tâté de la cellule et du directeur de prison vachard (notamment avec l'immense Donald Sutherland) dans le sympathoche Haute Sécurité mais également le très fendard Tango & Cash.
Pas étonnant donc qu'il incarne Ray Breslin, pro de l'évasion aussi malin qu'un singe et qui se retrouvera pourtant enfermer dans une prison high-tech, Le Tombeau, ou il est, visiblement, impossible de se faire la belle.

Une incarcération on ne peut plus injuste, et la seule issue salvatrice qui lui sera proposée aura les allures baraquées d'un autrichien barbu et grisonnant, Rottmayer, qui cherche également plus que tout, à se faire la malle, parce que le big boss de la casa de la mort est loin d'être un enfant de coeur...

Difficile de le cacher, la péloche est donc avant tout une story capable, comme tout bon action movie qui se respecte, de tenir sur le versant d'une feuille de papier cul Lotus, dévelopement des personnages et storyboards inclus.
Soit au bas mot, putain de punching ball ambulant pour toute critique ciné écervelée qui ne comprend rien (et qui ne cherchera d'ailleurs jamais à comprendre) son intérêt premier, à savoir divertir et ce le plus simplement possible.

Histoire peu original et au script fantômatique alignant les clichés les plus éculées, les invraisemblances, les persos caricaturaux, les effets spéciaux cheaps, les scènes d'actions illisibles et les grosses ficelles facile, Escape Plan en v.o, c'est du papier toilette bénit pour la presse bien pensante, à peine foutue de dépasser les dix lignes de tafs dans leur torchons qui leurs servent de magazines.


Heureusement, moi je suis très loin de chier sur ce genre de divertissement, car à la différence de la majeure partie des critiques qui chient parfois sur ces films sans même prendre le temps de réellement les regarder (si certains se sentent visés, c'est tant mieux), je sais pertinemment que si je vais en salles pour aller en mirer un, c'est en étant parfaitement conscience de la dite visée d'une telle production.

Et si Evasion n'est certes pas le plus efficace des viagras jamais produit (pas besoin de s'acharner dessus et de le traiter comme la carotte du siècle, il n'a jamais été conçu pour tâter de la statuette dans les cérémonies prestigieuses), et encore moins le plus mémorable, il en a assez dans le pantalon pour t'emmener là ou il faut, à savoir une heure et demie imparfaite mais savoureuse, pleine de nostalgie qui te ferais jurer être en plein matage d'une pure prod des feux Cannon et Carolco.

Beaucoup préfèrent les soirées mondaines et le caviar, moi c'est signé, mon kiffe c'est bel et bien soirée pyjama, prods à biceps et pizzas, et je ne changerais ce plaisir coupable pour rien au monde.

Sans complétement en zapper les défauts logiques et habituels de ce genre de prods cités un peu plus haut, et pas franchement aider par un cinéaste complétement à côté de la plaque, le film reste un solide buddy movie bien foutu, au rythme certes très inégal mais à l'intelligence assez rare, dans le sens ou pour une fois, le scénario à la bonne idée de considérer ses deux papys comme deux personnages communs, loin du " trop vieux pour ses conneries " qui nous faisait un peu tiqué à la vision du pourtant très bon Le Dernier Rempart.


Moins d'action et d'effets bourrin - même si quelques scènes de bravoures sont plutôt bien senties - et un petit peu plus réfléchis et cynique qu'à la moyenne, joliment démarré via une intro vraiment captivante mais clot à l'arrache dans un final aussi expéditif que bâclé, la bande , aux larges atours de DTV " Seagalien " friqué (même si le rendu parait la plupart du temps...fauché), reste surtout et avant tout l'immense plaisir coupable de voir deux immenses et charismatiques stars - et qui plus est réellement amis aujourd'hui -, se donner enfin la réplique dans une histoire totalement vouée à leur cause.

D'une alchimie parfaite, le regard complice lancé à des spectateurs constamment confrontés à la filmographie de leurs légendes, et pleinement conscient que par amour pour eux, nous ne sommes pas réellement regardant sur la globalité de la qualité de la marchandise, les deux lascars s'en donnent à cœur joie, surtout Schwarzy - en tout point désopilant -, dont le monologue en allemand délirant, restera graver dans les mémoires.

Et si il est sympathique de voir les trop rares Sam Neil et Vincent D'Onofrio graviter autour d'eux, c'est véritablement Jim Caviezel qui nous fout le plus la banane dans tous les seconds couteaux de la bande, impeccable et en forme dans la peau de Hobbs, le salopard de directeur du Tombeau.

Jouissif, bourrés de défauts savoureux et loin de faire dans la dentelle, Escape Plan est tout simplement une vraie péloche revival et régressive comme à l'ancienne (Tango & Cash et Fortress en tête), qui t'apprend ce qu'était le septième art avant que la violence aseptisée, le fond vert, le numérique et la 3D ne viennent l'envahir, bref une période que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre quoi.
Une sympathique histoire de retour, celui de deux héros que l'on a trop voulu vite enterrés, et d'un genre - dont ils sont les derniers portes flambeaux tellement bousillé par d'effets spéciaux merdiques et des jeux aproximatifs depuis dix piges qu'il en a perdu toute sa saveur.


Un trip savamment rétrograde qui ne fera malheureusement pas de vagues (il s'est vautré au box office US, comme pour toutes les bandes des papys des 80's hors Expendables) dans l'océan balisé de l'action calibré, tendance PG made in Hollywood la putain, castrer et emballer à coups de millions de dollars pas toujours bien investis, mais qui aura eu au moins le mérite de ressortir la DeLorean de ce bon vieux Doc Brown pour faire une belle et nostalgique dernière petite balade dans le temps, là ou les guilty pleasure régnaient en maitre, pour le plaisir de tous.

Un pur film de vidéoclub pour samedi soir en fête comme on en fait que trop peu (mais qui aurait pu être cent fois meilleurs avec - allez, rêvons un peu -, un John McTiernan à la réal), à contrecourant des prods actuels et porté par un duo qui véhicule l'essence d'un cinéma renié mais qui manque cruellement dans le paysage d'aujourd'hui.

Les légendes ne meurent jamais, et pour moi cher papy Stallone (surtout) et cher papy Schwarzenegger, sachez que vous serez toujours éternel.


Jonathan Chevrier


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