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[CRITIQUE] : Capitaine Phillips



Réalisateur : Paul Greengrass
Acteurs : Tom Hanks, Barkhad Ali, Catherine Keener, Yul Vasquez,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : 55 000 000 $
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h17min.

Synopsis :
Capitaine Phillips retrace l’histoire vraie de la prise d’otages du navire de marine marchande américain Maersk Alabama, menée en 2009 par des pirates somaliens. La relation qui s’instaure entre le capitaine Richard Phillips, commandant du bateau, et Muse, le chef des pirates somaliens qui le prend en otage, est au cœur du récit. Les deux hommes sont inévitablement amenés à s’affronter lorsque Muse et son équipe s’attaquent au navire désarmé de Phillips. À plus de 230 kilomètres des côtes somaliennes, les deux camps vont se retrouver à la merci de forces qui les dépassent…


Critique :

Alors qu'il vogue dangereusement près de la côte somalienne, le cargo de marchandise MV Maersk Alabama, mené par le capitaine Richard Phillips, se fait attaquer par un petit groupe de pirates somaliens, bien décidés à s'emparer du navire pour obtenir une rançon de plusieurs millions de dollars.

Malgré tous les efforts des courageux membres de l'équipage, les assaillants réussissent à aborder le navire, sauf que les choses ne se passeront pas comme prévue.
Le bâtiment cessant de fonctionner et la plupart de l'équipage s'étant caché, les pirates décideront finalement de partir avec le bateau de sauvetage, en emmenant, en guise d'otage, le capitaine Phillips...

Dire que par chez nous, on attendait avec une furieuse impatience le nouveau film de l'excellent Paul Greengrass est un doux euphémisme, tant sa vision nerveuse de la piraterie moderne avec l'infiniment précieux Tom Hanks en vedette, nous alléchait au plus haut point.

Mais après vision, plus que de joliment combler toutes nos (nombreuses) attentes de cinéphiles endurcis (et exigeants), Capitaine Phillips nous prend littéralement par surprise, en nous assénant en pleine poire, un de ces (trop) rares uppercuts cinématographiques à nous en décrocher la mâchoire.


Loin de ses péloches au suspens factice qu'Hollywood produit à la chaîne chaque année, le film est un thriller haletant et hyper-réaliste, qui vous cloue de tout son long sur votre siège, comme si vous aussi, vous vous retrouviez avec un AK 47 pointé sur la poitrine.

Via une tension constante - et grimpant crescendo -, jusque dans ses plus infimes détails (jamais de simples petits points sur un radar ne nous aura autant terrifié), Paul Greengrass parvient à créer une atmosphère globale de terreur ou tout semble possible, même le pire.

Nous rappelant au bon - mais douloureux - souvenir de son sublime et nécessaire Flight 93, le style nerveux, caméra à l'épaule, cher au cinéaste fait encore ici des merveilles (même si il n'est, parfois, pas toujours justifié), ses longs plans agités - mais toujours en mouvement -, retranscrivent à la perfection l'urgence fiévreuse de cette prise d'otage méchamment inconfortable.

Sans longueur et aux dialogues judicieusement dosés, la vraie intelligence de l'excellent script signé Billy Ray, aura été de ne jamais prendre aucun de point de vue en particulier.
D'une grande justesse sociopolitique et humaine, la narration éclairée de cette histoire réaliste (le terme inspiré de faits réels est ici loin d'être galvaudé), expose à l'écran tous ses tenants, permettant aux spectateurs de choisir son camp, même si il est difficile de ne pas être de celui du courageux capitaine.

Et pour ne rien gâcher, Capitaine Phillips s'offre en prime un jeu d'acteurs quatre étoiles, dominé par la révélation Barkhad Ali et l'éblouissant (comme d'hab) Tom Hanks.


Le premier, troublant dans la peau de l'intimidant et menaçant Muse, fier chef des pirates, offre une nouvelle et impressionnante définition à l'expression " preneur d'otage ", tandis que le second, encore une fois magistrale, ne cesse de nous éblouir via son incroyable jeu nuancé (il passe du papa aimant au chef inébranlable qui devient une victime traumatisée, avec une aisance renversante), dans le rôle attachant du héros de tous les jours, au courage transcendé face à une existence qui ne tient plus qu'à un fil.

Patriotique - juste ce qu'il faut -, tendue, étouffant et pourvu d'un dernier tiers hautement bouleversant (et à la b.o aux fortes tendances Hans Zimmer-ienne !), Capitaine Phillips est un thriller réaliste imposant, une claque dévastatrice maîtrisée de bout en bout par un cinéaste inspiré et impliqué.

Un pur véhicule à récompense aussi intense que remarquable et sincère, qui se paye en plus, le luxe de pousser à la réflexion son spectateur et ce, même longtemps après sa vision.

Que l'académie des oscars commencent déjà à faire briller ses statuettes, si justice il y a bien dans le monde du septième art, d'ici février prochain, Tom Hanks et le film ne repartiront pas les mains vides de la prochaine cérémonie...


Jonathan Chevrier


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