[CRITIQUE] : La Fabrique des monstres

Réalisateur : Steve Hudson
Acteurs : avec les voix de Asa Butterfield, Martin Spinhayer, Joel Fry,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie, Fantastique, Famille.
Nationalité : Allemand, Luxembourgeois, Britannique.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Dans le vieux château de Grottegroin, un savant fou fabrique, rafistole et invente sans cesse des monstres farfelus. P'tit Cousu, sa toute première création oubliée avec le temps, sert de guide aux nouveaux monstres. Jusqu’au jour où un cirque débarque en ville… À la recherche d'une nouvelle attraction, son propriétaire Fulbert Montremonstre tente par tous les moyens d'accéder à cette fabrique de monstres. P'tit Cousu pourrait bien être la star de son futur spectacle...

Le cinéma d'animation est sans doute (assurément même, n'ayons pas peur des mots) le seul giron du septième art à pouvoir être capable de continuellement se renouveler et de surprendre - agréablement où non, il est vrai - le spectateur.
Ne serait-ce que par la pluralité incroyable par laquelle il peut s'exprimer, mais avant tout et surtout par sa faculté de pouvoir aborder tous les sujets, même les plus difficiles, voire improbables, expurgé qu'il est des contraintes d'un cinéma fait de prises de vues réelles.

Mais dans le même temps, il est tout autant celui dont on infantilise assez bêtement (souvent par ignorance crasse que par vrai esprit critique) aussi bien le propos que la portée, là où il est pourtant, sauf exemples évidents, le seul à s'offrir à tous les publics.
Mais laissons les aigris dans leur coin - et les abrutis hors du débat -, pour mieux revenir à nos moutons : la petite escapade légère de Steve Hudson (dont c'est le premier long-métrage), La Fabrique des monstres.

Moins bande horrifique pour nos petites têtes blondes - mais pas que -, que joli film d'aventure à l'humour complice, adaptation du premier tome de la série de romans graphiques Stitch Head de Guy Bass, qui détourne mignon, entre autres, le diptyque Frankenstein/La Fiancée de Frankenstein de James Whale, Freaks et Pinocchio, le film, basé sur un pitch presque prétexte (un wannabe Igor, P'tit Cousu, première création oubliée d'un savant fou dont il sert de guide à ses nouveaux monstres, voit son désir d'attention être assouvi à l'arrivée d'un cirque en ville, dont le propriétaire Fulbert Montremonstre, veut en faire son attraction principale), trompe gentiment l'aspect superficiel/prévisible de son intrigue (voire même ses élans un poil mièvre) pour mieux incarner un petit cabinet des curiosités touchant et louable dans ses intentions (incarner une douce ode à la différence), pas chiche en monstres inoffensifs (et tout droit sortie de la saga Monstres et Cie) et en sympathiques numéros musicaux, le tout enrobés de gags sensiblement burlesques.

Perfectible mais porté par une envie de bien faire et surtout une énergie gentiment communicative, ce premier effort se fait un conte gothico-mignon ludique qui a toujours son coeur au bon endroit.
Une chouette découverte.

Jonathan Chevrier