[CRITIQUE] : L'Âme idéale

Réalisatrice : Alice Vial
Acteurs : Magalie Lépine-Blondeau, Jonathan Cohen, Florence Janas, Jean-Christophe Folly,...
Budget : -
Distributeur : Gaumont Distribution
Genre : Comédie, Fantastique, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Elsa, 40 ans, célibataire, a renoncé aux histoires d’amour. Un don un peu spécial la garde à distance des autres : elle peut voir et parler aux morts. Pourtant un soir elle rencontre Oscar, un homme drôle et charmant, qui lui fait espérer à nouveau que tout est possible. Mais au moment où elle commence enfin à tomber amoureuse, Elsa réalise que leur histoire n’est pas aussi réelle que ce qu’elle pensait…

Il n'y a rien de plus grisant que de se lancer à la découverte des nouvelles voix qui peuvent irriguer un cinéma, et encore plus un cinéma de sensation prompte à nous offrir des séances mémorables et immersifs, comme nous le démontre la jolie galerie de productions issues d'un septième art hexagonal qui, quoiqu'en diront les mauvaises langues, est particulièrement en verve et prompt à dénicher de nouveaux faiseurs de rêves, ces dernières années.

Nouvelle preuve en ce mercredi très calme en sorties fraîches (la faute à une bouvelle aventure sur Pandora qui prend gentimenr ses aises), avec Une âme idéale, premier long-métrage de la wannabe cinéaste Alice Vial qui joue la carte de la romance rétro et convenue avec gourmandise.
Un choix totalement assumé cela dit, dans le sens où le film comme la cinéaste, ne cherche jamais à trop se démarquer de ce potentiel jugement puisque tous deux épousent consciemment et sans la moindre réserve tous les tropes du genre, tout en offrant ce qu'il faut de modernité pour ne pas trop se faire taper sur la pellicule.

De ce qui, en apparence, partait comme une sorte de rip-off pas forcément bien luné entre Last Christmas (sans la présence accrue de la discographie de feu George Michael), Et si c'était vrai... et Ghost (parce que qui dit romance à spectre, dit Ghost), noué autour d'un pitch plutôt familier (la romance impossible entre deux âmes douloureusement solitaires, une jeune femme qui murmure à l'oreille des morts - et qui lui répondent - et un homme tellement idéal qu'il ne s'avère pas réel et être un fantôme), vire gentiment mais sûrement vers une romance plus existentielle et douce-amère (voire même un brin peu aimable, sans pour autant écraser un humour joliment complice), dénué de tout artifice émotionnel putassier, avec la question du passage dans l'au-delà et de ses angoisses en bandoulière.

Un propos (et une approche) plus sérieux et fouillé que la moyenne qui fait gentiment la différence, d'autant que Vial laisse les clés de la boutique a son merveilleux tandem vedette Magalie Lépine-Blondeau/Jonathan Cohen, à l'énergie comme à l'alchimie renversante (leur couple est tout du long crédible, et on sent que les deux acteurs prennent un vrai plaisir à jouer ensemble).
Modeste romance fantastique et poignante, L'Âme idéale est, à l'instar de L'Amour c'est surcôté de Mourad Winter, une petite pépite du genre que personne n'a véritablement vu venir, mais qui a déjà tout pour devenir incontournable.

Jonathan Chevrier