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[CRITIQUE] : Le Chant des forêts


Réalisateur : Vincent Munier
Avec : Vincent Munier
Budget : -
Distributeur : Haut et Court
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Après La Panthère des neiges, Vincent Munier nous invite au coeur des forêts des Vosges. C’est ici qu’il a tout appris grâce à son père Michel, naturaliste, ayant passé sa vie à l’affut dans les bois. Il est l’heure pour eux de transmettre ce savoir à Simon, le fils de Vincent. Trois regards, trois générations, une même fascination pour la vie sauvage. Nous découvrirons avec eux cerfs, oiseaux rares, renards et lynx… et parfois, le battement d’ailes d’un animal légendaire : le Grand Tétras.






Si la fiction commence de plus en plus à aborder la question de la cause animale et de notre nécessité - alarmante - à ne pas faire basculer les choses au point de lentement et consciemment glisser vers le point de non-retour (on ne dénombre plus le nombre d'espèces en voie de disparition,  ou même totalement disparues), le giron du documentaire lui, n'a jamais cessé de taper du poing en pointant tous les travers d'une humanité qui n'a de cesse de s'autodétruire et de nuire à ce (et ceux) qui l'entoure.

S'il est facile de jouer la carte du discours moralisateur en intimant au spectateur (et aux gouvernements, sourds et aveugles) de remettre - à son échelle - en cause son attitude individuelle pour le bien de tous, certains cinéastes privilégient une sensibilisation certes plus douces mais pas moins percutantes, en laissant parler la force de leurs images bien plus que leurs discours.

Copyright Haut et Court

C'est sensiblement dans ce mouvement que s'inscrit Vincent Munier, quatre ans après le fantastique La Panthère des neiges, avec son nouvel effort, Le Chant des forêts, observation fascinée et fascinante de la - fragile - faune sauvage au coeur des forêts vosgiennes, qui prend tout autant les courbes d'un documentaire émerveillé sur une quête scientifique passionnée (et à l'enthousiasme férocement communicatif), que celles d'un récit familial sous fond d'initiation et de transmission.

Loin de se contraindre à la simplicité d'une question à la fois pertinente et absurde (est-ce les animaux qui envahissent nos habitats, ou est-ce nous qui occupons/diminuons leur royaume ?), le cinéaste, dont la compréhension comme l'intimité avec les animaux confine presque à une totale osmose (la réponse de Dame nature face au respect que nous lui devons tous), compose une ode patiente et proprement magique, riche en séquences somptueuses et saisissantes, où chaque rencontre animale est un cadeau à chérir - et, de facto, à immortaliser.
Une pépite immersive, contemplative et définitivement immanquable.


Jonathan Chevrier