[CRITIQUE] : Knives & Skin
Réalisateur : Jennifer Reeder
Acteurs : Marika Engelhardt, Raven Whitley, Tim Hopper,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Synopsis :
Suite à un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle dans sa petite ville bien tranquille de l’Illinois. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée. Mais ses appels à l’aide ne sont entendus que par trois adolescentes et leurs familles, touchées par l'indifférence de la communauté - comme si cette jeune fille n’avait jamais compté. Une solidarité nouvelle va naître entre elles et les aider à surmonter le malaise que cette disparition révèle.
Critique :
Porté par un univers atypique et onirique envoutant,mi-absurderie 80s, mi-manifeste post #metoo, #KnivesAndSkin est un film très actuel sur l’adolescence et la perte de l'innocence enfantine. (@LeoIurillo) pic.twitter.com/YVRc0KpkNq— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 4, 2019
Suite à un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle dans sa petite ville bien tranquille de l’Illinois. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée. Mais ses appels à l’aide ne sont entendus que par trois adolescentes et leurs familles, touchées par l'indifférence de la communauté - comme si cette jeune fille n’avait jamais compté. Une solidarité nouvelle va naître entre elles et les aider à surmonter le malaise que cette disparition révèle.
Knives and Skin est une petite bizarrerie fluo dans l’air du temps. La réalisatrice, Jennifer Reeder, joue sur la nostalgie en mettant en avant la décennie de son enfance, les années 80, tout en situant son action dans le XXIe siècle. Les anachronismes emportent le spectateur hors du temps car impossible de situer précisément l’action. L’impression est renforcée par un rythme lent et aérien et des couleurs néoniséee qui servent des plans hyper esthétisées.Le film partage beaucoup de ressemblances avec la série Twin Peaks :
- l’histoire : les deux commencent par la disparition d’une jeune fille blonde en apparence sans histoire pour évoquer l’adolescence, avec cependant des angles bien différents. Si Twin Peaks sortait les petites filles parfaites de leur carcan asexué par un regard masculin très présent, Knives & Skin est très clairement dans la mouvance post #metoo et montre des personnages féminins divers et originaux qui savent ce qu’elles veulent et trouvent des moyens pour y arriver
- le mélange des genres : si Twin Peaks twistait la série policière, le soap opera avec un voile de fantastique “lynchien”, Knives & Skin mélange thriller, teen movie avec cette même étrangeté cotonneuse et envoûtante.
- la tonalité : le film ainsi que la série partagent un envoûtant onirisme en grande partie aidé par la musique, celle de Nick Zinner s’inspirant assez de celle d’Angelo Badalamenti.
Knives & Skin propose une variation sur le deuil, qu’il soit réel - la disparition de Carolyn- ou métaphorique - la fin de l’enfance. Le film cristallise cela par des gros plans sur des jouets et autres “bidules” dans la chambre de Carolyn, filmés comme des reliques d’un temps passé. La première scène représente assez bien cette idée : Carolyn s'apprête à perdre sa virginité et disparaît juste après. Le sujet principal serait donc l’adolescence. Le spectateur voit le monde par le prisme du regard des trois adolescentes bloquées entre une enfance dont seuls des objets et des souvenirs persistent et l'âge adulte représentés par des personnages absurdes et irraisonnables. Ce film, à l’univers atypique, onirique, saura vous envoûter si vous le laisser faire. Mi absurderie 80s, mi manifeste post #metoo, Knives & Skin est un film finalement très actuel sur l’adolescence et la perte de l'innocence enfantine.
Éléonore