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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #29. The Last of The High Kings

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 ! 




#29. The Last of The High Kings de David Keating (1996)

Les teen movies n'ont fondamentalement pas de frontières, et font non seulement partis de ses films pouvant être produit par n'importe quel cinéma, mais surtout de ceux pouvant toucher tous les publics, par l'universalité des thèmes qu'ils brassent avec plus ou moins d'implication.
Même le cinéma irlandais donc, c'est essayé au genre pendant sa période incroyablement faste durant la seconde moitié des années 90, avec une petite sucrerie qui n'a rien de révolutionnaire, mais qui se savoure avec toute la nostalgie qu'une telle séance inspire et exigé : The Last of The High Kings de David Keating, stupidement titré Summer Fling outre-Atlantique (pour un public qui ne lui aura d'ailleurs porté aucun intérêt à sa sortie).
Adaptation du roman éponyme de Ferdia MacAnna, la péloche suit l'histoire du jeune Frankie Griffin, à l'aube de sa majorité à l'heure où l'été 1977 bat son plein à Dublin.
Persuadé que ses prouesses scolaires, dont il attend désespérément les résultats, sont un échec de plus dans sa pourtant courte existence, le bonhomme vagabonde dans son petit village comme une âme errante en attente de son jugement ultime, s'occupant plus où moins de ses nombreux frères et soeurs et zibbant avec ses meilleurs potes, espérant séduire les deux belles plantes libres de son bahut - Jayne et Romy -, aux moeurs moins timides que les siennes - même s'il ne demande qu'à les rendre moins présentable.
Mais il n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, surtout avec les excentricités loufoques de sa patriotique de mère, conservatrice à l'extrême et allergique comme ce n'est pas permis du protestantisme, qui fait tout pour élire son chouchou aux élections de la mairie locale, et s'occuper le temps que son comédien de mari, revienne au foyer après avoir fait brûler les planches du pays.
Mieux, elle a même invité quelques irlandais pures souches venant d'Amérique, dont la jeune Erin qui tente farouchement de le faire tomber sous son charme, en vain puisqu'il craque déjà pour Jane, mais surtout la craquante Romy...


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Autant l'admettre tout de suite : le film ne raconte décemment rien d'original et n'imprimera clairement pas sa marque à l'édifice du teen movie racé et intelligent, puisqu'il n'a jamais eu autre prétention que d'incarner une oeuvre légère et respectueuse d'un genre dont il suit si étroitement les conventions du passage à l'âge adulte, qu'il cocherait toutes les cases même la caméra éteinte.
Et bizarrement, c'est toute cette prévisibilité, tous ses passages obligés visibles des kilomètres/minutes à l'avance, qui fait tout le charme de cette narration scintillante et nostalgique d'un wannabe romancier en herbe paumé et presque désespéré de ne pas savoir encore ce que sera fait son avenir, lui qui peine déjà à pleinement habité son présent de tout son être sans être un minimum frustré par sa condition (comme tout bon dramatuge qui se respecte).
Sous les effluves dépaysantes d'un cadre parfait, la douceur fanée d'une Irlande de plus en plus sophistiquée (même si férocement croquée aux clichés faciles), écrasée par la chaleur bouillante d'un été qui monte à la tête de tous, que ce soit les hormones facilement sous ébullition d'ados en quête de chairs, ou d'adultes interprétant mal certaines situations, Keating dresse un attachant portrait d'ado autant qu'un commentaire amusé sur la politique et la religion, le tout doublé d'un parallèle pertinent à une pop culture en pleine mutation - et même en deuil, avec le décès du King Elvis Presley.
Interprété avec panache (Jared Leto est convaincant, Catherine O'Hara est incroyable en mère hystérique mais attachante, Christina Ricci est joliment touchante et le grand Gabriel Byrne vole le show en quelques scènes essentielles), jamais trop facile ni trop intellectuel, The Last of The High Kings mise tout du long sur la peinture humaine et colorée, parfois maladroite parce que vraie dans ses émotions et son écriture (simple et efficace), et incarne une de ses plaisantes séances qui pique méchamment notre fibre nostalgique, et nous rend encore plus fou des 90's...


Jonathan Chevrier

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