[CRITIQUE] : Les Condés
Réalisateurs : Nordine Salhi et Ryad Luc Montel
Acteurs : Nordine Salhi, Ichem Bougheraba, Arriles Amrani, Moussa Maaskri,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h24min
Synopsis :
À Marseille, la Police Nationale n’y arrive plus ! Le ministre de l’Intérieur décide donc de créer une brigade de super flics avec un super salaire pour motiver le plus possible les candidats. Dès le lendemain, une file interminable de profils improbables se forme devant les commissariats de la ville.
Parmi les postulants retenus se trouvent un menteur, un endetté, un conspirationniste, un pseudo rappeur et un raciste. Et si ces futurs Condés devenaient la meilleure chance de l’École de Police ?
La filiation est loin d'être stupide, quand bien même elle est avant tout et surtout frappé par le sceau de la nostalgie, tant la parenté est totalement assumée par ses propres cinéastes : Les Condés premier long-métrage du tandem Nordine Salhi et Ryad Luc Montel, est un rip-off marseillais du cultissime Police Academy de Hugh Wilson, pur fruit de sa génération frivole (les 80s, qui vieillissent toujours aussi mak) ne sachant jamais réellement sur quel pied danser, avec un humour jouant la carte du burlesque, de l'énergie visuelle souvent imaginative, mais aussi d'une potacherie régressive un tantinet cul (le succès de Porky's n'a pas toujours aidé la comédie US) banalisant lourdement des clichés qu'on ne pourrait accepter dans une comédie contemporaine (l'homosexualité et le racisme facile, raillés sans être banalisés, avec quelques punchlines/scènes qu'il ne faut pas ôter du contexte de son époque).
Mais c'était, dans le même mouvement, un petit héritier lunaire des ZAZ, qui réussissait là ou de nombreuses comédies échouaient lamentablement (et encore plus aujourd'hui) : faire rire de tout à un rythme infernal, en provoquant une empathie immédiate pour sa (très) nombreuse galerie de personnages.
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Les Condés lui pique la même intrigue facile et au fond totalement prétexte : pénurie de wannabe flics dans la police nationale, la mairie de la cité phocéenne ouvre la porte à TOUS les citoyens de la ville pour s'inscrire, sans examen de passage, pour gonfler les rangs - avec un gros salaire à la clé.
Même sa galerie de bras cassés divers et variés, gang de losers magnifiques sauce stéréotypes ambulants, appelés à devenir moins des héros que des flics compétents, s'articule sur le même mélange d'identification et de familiarité.
Et force est d'avouer que même si le tout ne vole pas forcément haut, à l'image même du film à sketchs de Wilson, qui lui aussi savait réserver son petit lots de réjouissances (heureusement, vu la mise en scène affreusement plate du bonhomme), la popote s'avère loin d'être aussi indigeste que redouté - moins que Sous Écrous cela dit, sorti il y a quelques mois -, quand bien même tous les gags ne fonctionnent pas toujours et la narration à le mauvais goût de s'ankyloser d'une enquête de corruption dispensable et surtout jamais maîtrisée (et tout aussi légère que sa critique sociale).
Pas de quoi être coffré, mais on préfère ses flics-là à bon nombres de représentations plus sérieuses (voire involontairement plus risibles) au sein de notre distribution hexagonale.
Jonathan Chevrier
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