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[CRITIQUE] : Aimer Perdre


Réalisateurs : Harpo et Lenny Guit
Acteurs : María Cavalier-BazanAxel PerinMichael Zindel, Melvil Poupaud,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame, Romance.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h26min

Synopsis :
Sans emploi et endettée jusqu’aux dents, Armande Pigeon, 26 ans, galère à Bruxelles. Par-dessus le marché, elle a un gros penchant pour le jeu et n’hésite pas à prendre des risques, car pour Armande, tous les paris sont bons. Tous sauf un, peut-être le plus fou auquel elle peine encore à se risquer : le pari de l’amour.




On était de ceux à être gentiment passé à côté de la sortie sur feu OCS le petit ange parti trop tôt, du premier long-métrage des frangins Harpo et Lenny Guit, Fils de plouc (un titre plein de promesses, avouez-le), comédie férocement absurde façon déambulation déglinguée et fleurant bon la galère du bitume, catapultée au cœur d'une Bruxelles à peine ébranlée par les conneries de deux frères incapables de se rattraper l'un comme l'autre.

Copyright UFO Distribution

Un petit OFNI sympathique et burlesque à la lisière du film à sketchs sans queue et encore moins sans tête, qui s'essoufflait malheureusement un brin en cours de route alors qu'il ne pétait même pas les soixante-dix minutes au compteur.
Autant dire donc que quatre ans plus tard, il était difficile d'attendre plus que de raison le film dit de la " confirmation " du duo, Aimer Perdre, d'autant qu'il ne semblait pas forcément bousculer leur intentions comme leur caméra pour se renouveler, laissant même planer l'idée qu'ils repousseraient leur groove jusqu'à ses limites les plus extrêmes.

Bonne pioche... mais pas totalement, tant si les attentes suscitées ne sont pas trompeuse, la séance s'avère étonnamment divertissante et sincère dans ses bottes clinquantes et trouées.
Le spectateur fait en effet face à une pure chronique chaotico-anarchique et effrénée dans les bas-fonds de Bruxelles, qui assume totalement ses contours de trip fauché et baroque, cloué aux basques d'une anti-héroïne (une excellente Maria Cavalier-Bazan) qui porte mal son nom - Armande Pigeon -, une jeune femme toute aussi malchanceuse et follement imprudente qu'elle est une manipulatrice hors-pair, dont le plus gros des vices est de ne jamais pouvoir s'empêcher de jouer.
Une accro au jeu au bord de l'effondrement existentiel dont le pari le plus persistant et inconscient est de tout miser sur tout comme par amour de l'échec, elles dont les (nombreux) problèmes qui émaillent son existence sont évidemment créés que par sa propre initiative.

Copyright UFO Distribution

Fait pour piquer son auditoire, tout en humour noir et en loufoqueries qui défient - souvent - les frontières du bon goût, le tout enrobé dans un réalisme cru qui en laissera sans doute plus d'un sur le carreau, Aimer Perdre, loin d'être aussi absurde qu'il en a l'air (on y décèle une chtite réflexion sur les ravages de l'addiction comme des limites de l'insouciance et de l'immaturité, dans une société contemporaine qui la réprime) mais bel et bien déstabilisant, se fait une belle petite curiosité suffisamment extravagante, bricolée et malaimable pour justifier son pesant de pop-corn - même au sein d'un mercredi des sorties incroyablement surchargé.


Jonathan Chevrier




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