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[CRITIQUE] : I am Mother


Réalisateur : Grant Sputore
Acteurs : Clara Rugaard, Hilary Swank, Rose Byrne,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Thriller, Fantastique.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h54min

Synopsis :
Afin d'éviter l'extinction des êtres humains, un robot "La Mère" a été désigné afin de les éduquer. Une femme va mettre en péril ce nouvel équilibre.



Critique :

On ne peut pas vraiment dire que Netflix a particulièrement brillé dans son catalogue de créations originales depuis le début d'année 2019, là ou la firme avait pourtant su agréablement nous surprendre - à plusieurs reprises d'ailleurs -, l'an dernier, et encore plus dans son second semestre.
Mais 2019 est encore jeune, et le bien nommé I Am Mother pouvait clairement commencer à inverser cette tendance négative en incarnant une bonne péloche SF d'anticipation bien troussée, dans un futur dystopique où l'humanité est éteinte (ou presque), et où les robots ont imposés leurs règnes, et ont désormais pour but de nous éduquer pour mieux empêcher une potentielle nouvelle auto-destruction globale.
Terminator, Skynet ou encore Hal 9000 bonjour.



Catapultant son auditoire à peine vingt-quatre heures après l'extinction de l'humanité, jour ou le robot Mère se réveille dans une installation souterraine isolée (sorte de bunker en forme de navette spatiale), pour commencer à repeupler la Terre, avant d'avancer graduellement dans le temps, le film du cinéaste australien Grant Sputore s'articule autour de la relation déstabilisante mais aimante entre un robot, véritable parent à part entière, et une jeune fille devenue adolescente, dont l'équilibre va vite être perturbé avec l'arrivée d'une femme blessée, qui remet totalement en cause tout ce que peut dire ou faire Mère.
Thriller paranoïaque et manipulateur au rythme franchement élégant, couplé au récit initiatique d'une adolescente en complète remise en question (l'âge propisce pour), le film, bien qu'il n'offre rien de nouveau et incarne encore moins une oeuvre SF potentiellement révolutionnaire, a tout du long le mérite d'incarner une évasion parfaite dans un nouveau monde, aux vibrations fantasmagoriques futuristes passionnantes, qui se focalise intelligemment sur les femmes, définitivement les êtres les mieux placées pour raconter cette histoire de la vie.
Mené tambour battant et réservant suffisamment son lot de rebondissements et de mystères pour tenir en haleine (au tempo vraiment remarquable), I Am Mother, porté par une écriture et une mise en scène simple mais solide, égraine sans se perdre dans un traitement philosophique/métaphysique qu'il ne maîtrise pas, des thèmes phares du genre (notre rapport trouble et ambiguë à l'intelligence artificielle en tête), et incarne un divertissement minimaliste et simpliste mais malin - dans la lignée 10 Cloverfield Lane -, qui ne perd jamais son concept de vue ni sa morale.



Un épisode grandeur nature, un brin prévisible et mécanique mais globalement réussi de Black Mirror ou de The Twilight Zone, dominé par une analyse pertinente sur l'humanité et ses capacités parentales, à l'arrière goût aussi nostalgique qu'il est cynique  : changer une mère pour une intelligence articielle, est-ce le meilleur moyen d'empêcher l'apocalypse et la déchéance humaine ?
Certains seraient sans doute prêt à répondre par l'affirmative...


Jonathan Chevrier