[FUCKING SERIES] : House of Guinness : La méthode Steven Knight fait mousse ?
(Critique - avec spoilers - de la saison 1)
Une chose que l’on peut clairement mettre en avant dans les fictions, c’est leur manière de tendre vers le réel quand elles s’approprient des histoires qui ont marqué notre monde, et ce qu’importe l’échelle à laquelle cela s’est produit. Bien que la mention « basée sur une histoire vraie » soit devenue de plus en plus floue voir assez insultante selon la véracité des événements, il y a toujours moyen de toucher à une réalité, nous rappelant que le monde a connu assez de récits invraisemblables, de drames déchirants ou de moments proches de l’irréel pour nous faire reconsidérer ce qui est ou non croyable.
Ici, l’approche de Steven Knight avec cette House of Guinness est clairement de tendre vers le contemporain, ne serait-ce que par l’énergie apportée dès les premiers instants de l’épisode pilote ou l’usage de musiques actuelles, avec notamment la présence de l’excellent groupe Kneecap. Cela n’est clairement pas anodin tant la façon dont la série raconte un pan passionnant de l’histoire irlandaise par le biais d’un de ses produits phares d’exportation interroge clairement cette perception d’une contrée qui a dû se battre pour exister en tant que telle. Ce bouillonnement politique constitue indéniablement un véritable moteur narratif fort, vrombissant constamment et ce même en arrière-plan des drames à la proximité plus intime de nos protagonistes.
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Ainsi, nos personnages vont également devoir faire face à leur propre perception publique, la faute à un héritage lourd à porter qui leur impose des cases sociales à respecter au service du nom sacré de Guinness. Cela évite toute forme de classicisme guindé, bien aidé par des réalisations assez dynamiques ainsi qu’un rythme de montage qui parvient à maintenir notre intérêt tout au long des huit épisodes sans forcer le dynamisme. Clairement, le récit arrive à prendre et trouver son style jusqu’à une conclusion qui nous donne envie de plus.
Alors qu’on aurait pu craindre des intrigues trop classiques et étouffées derrière un nom connu, House of Guinness parvient à lier récit d’époque et modernité avec élégance et la dynamique d’une solide locomotive. Ces 8 épisodes vous donneront peut-être envie de redécouvrir une bière de légende mais surtout de replonger dans l’histoire irlandaise, nourrie de tiraillements nationaux qui se sont inscrits durablement dans les veines d’un pays toujours marqué par un besoin d’union face à l’adversité.
Liam Debruel