[FUCKING SERIES] : The Girlfriend : Touche pas à mon fils !
(Critique - avec spoilers - de la mini-série)
L'automne commence à gentiment poindre le bout de son nez (pas tant par la roublardise d'une vague de froid à éjecter sans ménagement nos pulls hors du placard, que par la force emmerdante de quelques giboulées musclées nous claquant bien derrière la nuque), la chaleur commence à lentement mais sûrement clore sa longue période de flirt avec nos thermomètres (qui suaient plus fort encore qu'une interro de géographie pour un candidat de télé-réalité) et Halloween comme les fêtes de fin d'année, font déjà frétiller mignon nos calendriers : alors, est-ce que ce ne serait pas le moment parfait pour débuter notre saison chill, chocolat chaud and plaids, en comatant devant une bonne série qui ne demanderait pas trop d'attention en cas de sieste imprévue ?
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Bingo, on a parfaitement ce qu'il te faut : The Girlfriend dégainée du côté de chez Prime Vidéo, adaptation du roman La petite amie de l'autrice britannique Michelle Frances par le tandem Naomi Sheldon et Gabbie Asher, et mise en boîte à la fois par Andrea Harkin et Queen Robin Wright, qui s'octroie même le luxe de jouer les vedettes aux côtés de la (toujours) craquante Olivia Cooke et Laurie Davidson.
Équivalent d'un roman de plage savamment piquant et merveilleusement absurde, dont le pitch résolument conventionnel (l'opposition façon guerre ouverte entre une mère ultra-protectrice qui pensait avoir tout pour être heureuse, et la nouvelle petite amie de son rejeton pourri gâté et influençable, trophée douloureusement anecdotique d'une narration qui n'a pas grand chose à lui donner) s'enfile vite une bonne louche de vinaigre dans le gosier pour virer vers le thriller psychologique sauce La Guerre des Rose (la version 80s, pas le remake mou de la fesse gauche et tout récent signé Jay Roach), entre une matriarche et une wannabe belle-fille aux passés douloureux (deuil d'un enfant d'un côté, père violent de l'autre), où usure, manipulation et cruauté sont les maîtres-mots.
Soit le comfort show typique made in plateforme qui ne brille non pas par son originalité (et encore moins pour sa vision des femmes, définitivement peu reluisante) mais bien par sa propension à jongler sur le fil tenu de l'amusement chaotique et du camp totalement assumé, vissée sur deux femmes qui ne veulent pas uniquement la propriété d'un amant/fils, mais bien se détruire mutuellement dans une jouissive guerre psychologique où le tandem Cooke/Wright, merveilleusement mesquines et diaboliques, fait des ravages.
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On est en terrain kitsch et conquis, totalement conscient que de meilleures propositions - mais surtout plus nuancées - existent mais, dans le même temps, impossible de ne pas être séduit par ce duel épique délicieusement excessif, bourré jusqu'à la poire de dommages collatéraux féroces et impossible à réellement prendre au sérieux.
Ça ne ment jamais sur la marchandise, et c'est exactement ce qu'on demande d'elle.
Jonathan Chevrier