[CRITIQUE] : Les Arènes
Réalisatrice : Camille Perton
Acteurs : Iliès Kadri, Sofian Khammes, Édgar Ramírez, Lorenzo Zurzolo,...
Budget : -
Distributeur : The Jokers Films
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min
Synopsis :
À tout juste 18 ans, Brahim, jeune footballeur prometteur, est représenté par son agent et cousin Mehdi. Il s’apprête à réaliser son rêve : signer son premier contrat professionnel à Lyon. Mais l'arrivée d'un puissant agent étranger rebat les cartes. Dans cet univers où tous les coups sont permis, même la loyauté a un prix.
Loin de la tendresse enthousiasmante d'un Ted Lasso (les moins jeunes d'entre-nous, pourraient même citer les deux premiers opus assez chouettes de la trilogie Goal signés par Danny Cannon et Jaume Collet-Serra, dont il faut absolument l'abominable dernier film), mais aussi et surtout (très) loin des gaudrioles d'un Fabien Oteniente qui a, sensiblement, fait du mal à la vision d'un football déjà pas très à l'aise sur grand écran (Trois zéros passait encore, mais Quatre zéros est, véritablement, un Grand Chelem de la honte fini à la pisse), Les Arènes, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Camille Perton, préfère assez finement jouer sur une pelouse moins synthétique et définitivement plus casse-gueule : celle du milieu impitoyable et pétri de crasse des agents de joueurs où le facteur humain passe un (gros) cran en-dessous des milliers/millions d'euros générés et brassés par des arrangements loin d'être toujours roses.
Son adversité est néanmoins de taille, à savoir débarquer en salles quelques mois après le très réussi Mercato de Tristan Séguéla, encore assez frais dans les mémoires, et être de facto confronté malgré lui, au jeu - pas toujours pertinent, certes - des comparaisons faciles.
Et à ce niveau de la compétition, le film de Perton se fait un chouia marcher sur les crampons mais reste toujours debout, moins pimpant que son récent aîné qui jongle, lui aussi avec un certain schématisme, entre le thriller - moins posé - et le drame familial (continuellement boosté par la performance d'un Jamel Debbouze merveilleusement impliqué), mais peut-être encore plus captivant dans sa manière d'aborder cet univers fermé par le prisme tout autant d'un récit initiatique que d'une relation familiale émouvante - un jeune talent et son agent de cousin -, lentement mais sûrement empoisonnée par un homme d'influences lui promettant monts et merveilles (le football-business et la marchandisation des talents, dans toute sa splendeur destructrice).
Solide sur ses appuis plume à la main (un peu moins caméra au poing, tant sa mise en scène se fait des plus conventionnelles), jusque dans sa manière de loucher franchement sur les codes du film noir - avec un gros doigt de dimension homo-érotique plutôt couillue -, la cinéaste explore les arcanes du trading de jeunes joueurs à très forts potentiels (sensiblement en vogue depuis une bonne dizaine d'années en Ligue 1... mais pas que), au cœur d'une narration prenante et documentée, qui met un carton rouge au capitalisme tout en questionnant avec empathie les aternoiements de gamins pas totalement hommes, devant jouer non pas uniquement par amour du ballon mais pour, souvent, rabattre les cartes du poker de la vie et s'extirper de leur condition pour mieux aider leurs proches.
Comme les gladiateurs d'hier divertissant le peuple dans les arènes, les jeunes footballeurs se font des marchandises interchangeables dont les millions viennent totalement pervertir l'innocence.
Un premier effort pas dénué de quelques aspérités donc, mais réellement prometteur et dominé par un solide trio Sofian Khammes/Iliès Kadri/Édgar Ramírez.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Iliès Kadri, Sofian Khammes, Édgar Ramírez, Lorenzo Zurzolo,...
Budget : -
Distributeur : The Jokers Films
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min
Synopsis :
À tout juste 18 ans, Brahim, jeune footballeur prometteur, est représenté par son agent et cousin Mehdi. Il s’apprête à réaliser son rêve : signer son premier contrat professionnel à Lyon. Mais l'arrivée d'un puissant agent étranger rebat les cartes. Dans cet univers où tous les coups sont permis, même la loyauté a un prix.
Loin de la tendresse enthousiasmante d'un Ted Lasso (les moins jeunes d'entre-nous, pourraient même citer les deux premiers opus assez chouettes de la trilogie Goal signés par Danny Cannon et Jaume Collet-Serra, dont il faut absolument l'abominable dernier film), mais aussi et surtout (très) loin des gaudrioles d'un Fabien Oteniente qui a, sensiblement, fait du mal à la vision d'un football déjà pas très à l'aise sur grand écran (Trois zéros passait encore, mais Quatre zéros est, véritablement, un Grand Chelem de la honte fini à la pisse), Les Arènes, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Camille Perton, préfère assez finement jouer sur une pelouse moins synthétique et définitivement plus casse-gueule : celle du milieu impitoyable et pétri de crasse des agents de joueurs où le facteur humain passe un (gros) cran en-dessous des milliers/millions d'euros générés et brassés par des arrangements loin d'être toujours roses.
Son adversité est néanmoins de taille, à savoir débarquer en salles quelques mois après le très réussi Mercato de Tristan Séguéla, encore assez frais dans les mémoires, et être de facto confronté malgré lui, au jeu - pas toujours pertinent, certes - des comparaisons faciles.
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Copyright 2024 - LES FILMS DU BAL - AUVERGNE-RHÔNE-ALPES CINÉMA |
Et à ce niveau de la compétition, le film de Perton se fait un chouia marcher sur les crampons mais reste toujours debout, moins pimpant que son récent aîné qui jongle, lui aussi avec un certain schématisme, entre le thriller - moins posé - et le drame familial (continuellement boosté par la performance d'un Jamel Debbouze merveilleusement impliqué), mais peut-être encore plus captivant dans sa manière d'aborder cet univers fermé par le prisme tout autant d'un récit initiatique que d'une relation familiale émouvante - un jeune talent et son agent de cousin -, lentement mais sûrement empoisonnée par un homme d'influences lui promettant monts et merveilles (le football-business et la marchandisation des talents, dans toute sa splendeur destructrice).
Solide sur ses appuis plume à la main (un peu moins caméra au poing, tant sa mise en scène se fait des plus conventionnelles), jusque dans sa manière de loucher franchement sur les codes du film noir - avec un gros doigt de dimension homo-érotique plutôt couillue -, la cinéaste explore les arcanes du trading de jeunes joueurs à très forts potentiels (sensiblement en vogue depuis une bonne dizaine d'années en Ligue 1... mais pas que), au cœur d'une narration prenante et documentée, qui met un carton rouge au capitalisme tout en questionnant avec empathie les aternoiements de gamins pas totalement hommes, devant jouer non pas uniquement par amour du ballon mais pour, souvent, rabattre les cartes du poker de la vie et s'extirper de leur condition pour mieux aider leurs proches.
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Copyright 2024 - LES FILMS DU BAL - AUVERGNE-RHÔNE-ALPES CINÉMA |
Comme les gladiateurs d'hier divertissant le peuple dans les arènes, les jeunes footballeurs se font des marchandises interchangeables dont les millions viennent totalement pervertir l'innocence.
Un premier effort pas dénué de quelques aspérités donc, mais réellement prometteur et dominé par un solide trio Sofian Khammes/Iliès Kadri/Édgar Ramírez.
Jonathan Chevrier