[CRITIQUE] : La Venue de l'avenir
Réalisateur : Cédric Klapisch
Acteurs : Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Julia Piaton, Zinedine Soualem, Paul Kircher, Vassili Schneider, Sara Giraudeau, Cécile de France, François Berléand, Olivier Gourmet, Philippine Leroy-Beaulieu, Raïka Hazanavicius,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 2h06min
Synopsis :
Aujourd’hui, en 2025, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre d'entre eux, Seb, Abdel, Céline et Guy sont chargés d’en faire l'état des lieux. Ces lointains "cousins" vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison. Ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans. Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Pour les quatre cousins, ce voyage introspectif dans leur généalogie va leur faire découvrir ce moment si particulier de la fin du XIXe siècle où la photographie s'inventait et l’impressionnisme naissait. Ce face à face entre les deux époques 2025 et 1895 remettra en question leur présent et leurs idéaux et racontera le sens de : La venue de l’avenir.
Difficile de ne pas admettre que tous les films - ou presque - de Cédric Klapisch, se ressemblent, le cinéaste se faisant toujours l'observateur privilégié d'une poignée de jeunes hommes et femmes au carrefour de leur existence, se délectant de leurs aléas tant la comédie de la vie est peut-être celle la plus juste et universelle qui soit.
Mais gageons que s'il n'a, sans doute, jamais été aussi inspiré que lorsqu'il règle sa caméra dans le sillage de l'attachant et indécis Xavier, véritable alter-ego qui a faillit pourtant ne jamais voir le jour (L'Auberge Espagnole fut une réalisation imprévue et signée dans l'urgence, alors que le développement de Ni pour, ni contre (bien au contraire) prenait un poil plus de temps que prévu).
Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, on l'avait laissé avec le très beau En Corps, une évasion vibrante et vivante façon chronique d'une renaissance physique et spirituelle autant qu'une ode enthousiasmante à la persévérance, où le cinéaste ne faisait finalement que de suivre, non sans maitrise, le chemin balisé de sa belle filmographie fleurant bon le bien vivre ensemble et l'entraide, tout en pensant la danse - dans toute sa pluralité - comme guérison à tous les maux du corps et de l'âme.
Plus ambitieux encore se fait La Venue de l'avenir (qui, heureux hasard, permet au bonhomme de squatter la Croisette pour la première fois), fresque comico-familiale ludique et chorale à la distribution maousse costaud (trop peut-être pour son bien), où une poignée de cousins héritant d'une maison abandonnée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, se lancent sur les traces d’une ancêtre commune dans le Paris de 1895, dans une narration où se superposent/télescopent plus où moins adroitement passé (captivant dans sa manière de capturer l'effervescence d'un monde alors en pleine (r)évolution) et présent (plus bancal et caricatural, où l'on prend en grippe, d'une manière un poil cynique, les dérives de la technologie et du tout-connecté), à travers les aternoiements des dits héritiers d'aujourd'hui tout comme ceux d'Adèle, aînée quittant sa Normandie natale pour la capitale où elle retrouvera mère et amour - évidemment, on est chez Klapisch.
Le papa de Casse-Tête Chinois fusionne donc Peut-être et son voyage temporel (ici à rebours donc), avec Ce qui nous lie et sa famille aux figures dissemblables (et dont chaque personnage ne dépasse jamais le stéréotype qui lui est alloué), dans une sorte de simili film-somme qui compile à la fois tous les clichés faciles comme les fulgurances de son cinéma, pour mieux incarner une réflexion mi-figue, mi-raisin sur la création artistique et sa nostalgie (mais aussi sur son milieu à la fin du XIXème siècle), l'absence, la filiation et la transmission, qui trompe ses maladresses par une générosité sans borne.
Naïf juste ce qu'il faut (un passé commun partagé comme terreau parfait pour se réunir et renouer avec ses racines), voire même un brin artificiel dans son écriture balisée - moins il est vrai, dans sa mise en scène à la fois sobre et patiente -, La Venue de l'avenir n'est pas fondamentalement la plus enthousiasmante des cuvées Klapischiennes, mais elle incarne une nouvelle séance rassembleuse et charmante.
C'est déjà pas si mal, non ?
Jonathan Chevrier
Acteurs : Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Julia Piaton, Zinedine Soualem, Paul Kircher, Vassili Schneider, Sara Giraudeau, Cécile de France, François Berléand, Olivier Gourmet, Philippine Leroy-Beaulieu, Raïka Hazanavicius,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 2h06min
Synopsis :
Aujourd’hui, en 2025, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre d'entre eux, Seb, Abdel, Céline et Guy sont chargés d’en faire l'état des lieux. Ces lointains "cousins" vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison. Ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans. Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Pour les quatre cousins, ce voyage introspectif dans leur généalogie va leur faire découvrir ce moment si particulier de la fin du XIXe siècle où la photographie s'inventait et l’impressionnisme naissait. Ce face à face entre les deux époques 2025 et 1895 remettra en question leur présent et leurs idéaux et racontera le sens de : La venue de l’avenir.
Difficile de ne pas admettre que tous les films - ou presque - de Cédric Klapisch, se ressemblent, le cinéaste se faisant toujours l'observateur privilégié d'une poignée de jeunes hommes et femmes au carrefour de leur existence, se délectant de leurs aléas tant la comédie de la vie est peut-être celle la plus juste et universelle qui soit.
Mais gageons que s'il n'a, sans doute, jamais été aussi inspiré que lorsqu'il règle sa caméra dans le sillage de l'attachant et indécis Xavier, véritable alter-ego qui a faillit pourtant ne jamais voir le jour (L'Auberge Espagnole fut une réalisation imprévue et signée dans l'urgence, alors que le développement de Ni pour, ni contre (bien au contraire) prenait un poil plus de temps que prévu).
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Copyright STUDIOCANAL - COLOURS OF TIME - CE QUI ME MEUT - Emmanuelle Jacobson Roques |
Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, on l'avait laissé avec le très beau En Corps, une évasion vibrante et vivante façon chronique d'une renaissance physique et spirituelle autant qu'une ode enthousiasmante à la persévérance, où le cinéaste ne faisait finalement que de suivre, non sans maitrise, le chemin balisé de sa belle filmographie fleurant bon le bien vivre ensemble et l'entraide, tout en pensant la danse - dans toute sa pluralité - comme guérison à tous les maux du corps et de l'âme.
Plus ambitieux encore se fait La Venue de l'avenir (qui, heureux hasard, permet au bonhomme de squatter la Croisette pour la première fois), fresque comico-familiale ludique et chorale à la distribution maousse costaud (trop peut-être pour son bien), où une poignée de cousins héritant d'une maison abandonnée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, se lancent sur les traces d’une ancêtre commune dans le Paris de 1895, dans une narration où se superposent/télescopent plus où moins adroitement passé (captivant dans sa manière de capturer l'effervescence d'un monde alors en pleine (r)évolution) et présent (plus bancal et caricatural, où l'on prend en grippe, d'une manière un poil cynique, les dérives de la technologie et du tout-connecté), à travers les aternoiements des dits héritiers d'aujourd'hui tout comme ceux d'Adèle, aînée quittant sa Normandie natale pour la capitale où elle retrouvera mère et amour - évidemment, on est chez Klapisch.
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Copyright STUDIOCANAL - COLOURS OF TIME - CE QUI ME MEUT - Emmanuelle Jacobson Roques |
Le papa de Casse-Tête Chinois fusionne donc Peut-être et son voyage temporel (ici à rebours donc), avec Ce qui nous lie et sa famille aux figures dissemblables (et dont chaque personnage ne dépasse jamais le stéréotype qui lui est alloué), dans une sorte de simili film-somme qui compile à la fois tous les clichés faciles comme les fulgurances de son cinéma, pour mieux incarner une réflexion mi-figue, mi-raisin sur la création artistique et sa nostalgie (mais aussi sur son milieu à la fin du XIXème siècle), l'absence, la filiation et la transmission, qui trompe ses maladresses par une générosité sans borne.
Naïf juste ce qu'il faut (un passé commun partagé comme terreau parfait pour se réunir et renouer avec ses racines), voire même un brin artificiel dans son écriture balisée - moins il est vrai, dans sa mise en scène à la fois sobre et patiente -, La Venue de l'avenir n'est pas fondamentalement la plus enthousiasmante des cuvées Klapischiennes, mais elle incarne une nouvelle séance rassembleuse et charmante.
C'est déjà pas si mal, non ?
Jonathan Chevrier