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[CRITIQUE] : La vie, en gros

Réalisatrice : Kristina Dufková
Acteurs : Alexis BourtereauEma NovotnáHugo Kovács,...
Distributeur : Les Films du Préau
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Tchèque, Slovaque, Français.
Durée : 1h20min.

Synopsis :
C’est la rentrée. Ben trouve que ses camarades ont changé. Il aimerait que Claire s’intéresse à lui mais son poids le complexe. Cette année scolaire les fera tous grandir et comprendre que l’essentiel n’est pas à quoi on ressemble mais ce que l’on ressent...




Critique :



Ils sont une poignée, pas plus que les doigts d'une main furieusement amputée, les cinéastes contemporains ayant subtilement saisit et retranscrit ce que cela signifie réellement de grandir et d'être frappé de plein fouet par la dureté de l'entre-deux âge, entre une enfance à l'innocence perdue et une vie d'adulte qui nous tend difficilement les bras.

Difficile dès lors, de ne pas dresser des parallèles assez évident entre Adam change lentement de Joël Vaudreuil sorti l'an dernier - et lui aussi passé par la case Annecy -, et La vie, en gros de Kristina Dufková (une adaptation du roman à succès éponyme de Mikaël Ollivier), tant les deux œuvres se rejoignent dans leur manière d'aborder avec crudité toutes les zones dures et cruels, du spleen adolescent et de la transformation physique, des déconvenues plurielles comme des humiliations douloureuses; le tout par le biais de l'animation, singulière et Daria-esque pour le premier, tout en stop-motion pour le second.

Copyright Les Films du Préau

L'histoire s'attache à celle d'un fan de musique et de cuisine Ben, douze ans au compteur et fraîchement entré dans la puberté, période charnière où son poids, dont il ne se souciait pas réellement auparavant, devient soudainement un facteur problématique non seulement pour lui-même, mais aussi pour son rapport au monde et à ceux qui l’entourent, alors que plusieurs élèves se moquent de son surpoids - et que l'infirmière ne prend aucun gant pour lui asséner froidement qu'il a quelques kilos en trop.
Si un régime semble être la seule solution, quand bien même il n'en est pas réellement convaincu, c'est son amour sincère pour sa camarade Claire, qui va le motiver à sauter le pas...

Abordant le terrain semé d'embûches de l'adolescence avec empathie et humour, à travers une odyssée émotionnelle subtile célébrant la difficile découverte mais surtout acceptation de soi par la résilience et le pouvoir fabuleux aussi bien de l'amitié que de l'expression artistique; La vie, en gros, audacieux dans la forme (un cocktail aux couleurs chatoyantes entre la stop-motion et une animation 2D) quoiqu'un poil didactique dans son fond (voire simpliste dans sa morale, même si essentielle), est un petit bout de poésie brute qui vaut décemment son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier