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[CRITIQUE] : Other


Réalisateur : David Moreau
Acteurs : Olga Kurylenko, Jean Schatz, Phillip Schurer, Lola Bonaventure,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Lorsque sa mère meurt brutalement, Alice, qui avait rompu tous les ponts depuis des années, se voit contrainte de rentrer chez elle pour régler les démarches funéraires. Elle renoue, malgré elle, avec une jeunesse traumatique quand elle revient dans cette maison où rien, pas même sa chambre d’adolescente, ne semble avoir changé... si ce n’est cet étrange système de vidéosurveillance très sophistiqué, ou cette ombre qui rôde alentour. Le passé ne s’enfouit pas si facilement, surtout quand il est aussi monstrueux.




On peut faire difficilement plus atypique (évidemment que si, mais cela friserait gentiment avec l'indécence du bon goût) que la carrière de la comédienne franco-ukrainienne, capable de passer du nanar difficilement défendable (Hitman, Max Payne, Centurion) à de la SF ambitieuse bien de chez nous (Dans la Brume), du statut de James Bond Girl (Quantum of Solace) à vilain jetable du MCU (Black Widow, Thunderbolts*/The New Avengers), en passant par celui de second couteau de luxe dans des blockbusters US (Oblivion, Tyler Rake 2) comme des mélos d'exception (À la merveille, La Promesse d'une vie), voire même d'excellentes comédies (La Mort de Staline, Sept Psychopathes).

On pourrait même, en grossissant - à peine - vulgairement le trait, en faire une héroïne badass de la VOD/bacs à DTV (La Baie du silence, Code Momentum, High Heat, Afterburn, The Courier, Mara, Misdirection).
Autant dire donc que l'on attendait pas forcément avec impatience, son nouveau long-métrage en tant que lead (où elle est quasiment seule à l'écran) : le thriller Other d'un David Moreau à la filmographie pas vraiment plus pimpante (un sympathique 20 ans d'écart pour Ils, le remake US de The Eyes ou encore Seuls), et dont les accusations de VSS à son encontre, motivaient encore moins notre popotin à s'asseoir en salles.

Copyright Jérome Prébois / Radar Films

Bonne pioche, tant ce thriller horrifico-psychologique et domestique sauce huis clos (avec un bon gros doigt mouillé de film de monstre) partant plutôt du bon - même si sage - pied dans sa manière de distiller doute et angoisse (faire renouer avec une jeunesse traumatique et un cadre familial douloureux et angoissant, une femme contrainte de rentrer chez elle après la mort d'une mère tyrannique avec qui elle avait rompu tout lien, pour régler la succession), met beaucoup trop de temps à installer un mystère prévisible qui prend beaucoup trop son spectateur par la main, tout en étant totalement plombé par ses effets de manche (un sound design soigné qui ne rattrape pas des jumpscares irritants) comme un final affreusement conventionnelle qui dégueule sa résolution sans la moindre ambition.

De l'horreur balisée et redondante qui se malmène elle-même par ses propres indécisions et incohérences, malgré l'investissement sans borne d'une Olga Kurylenko plutôt convaincante - et une affiche giallesque assez chouette.
C'est maigre, rachitique, même pour de l'horreur estivale pour un spectateur pas forcément exigeant - où au frisson facile.


Jonathan Chevrier