Breaking News

[CRITIQUE] : Looney Tunes : Daffy et Porky sauvent le monde


Réalisateur : Peter Browngardt
Acteurs : avec les voix de Emmanuel Garijo, Eric Bauza, Michel Mella,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Aventure, Animation, Comédie, Famille, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
L’un des plus grands duos comiques de l’Histoire, Daffy Duck et Porky Pig, fait son grand retour au cinéma dans une nouvelle comédie déjantée. Enchaînant les gags et les catastrophes dont seuls les Toons sont capables, Daffy Duck, Porky Pig et une nouvelle venue prénommée Petunia Pig vont tenter de sauver le monde d’une terrible menace.



Critique :



Pour tous les mômes qui, comme nous, furent biberonnés par la géniale émission made in Canal + Ça Cartoon, qui incarnait à la fois une petite demie heure de pure bonheur et un vrai shot de mélancolie pour tous ceux qui n'en loupaient une miette (sa diffusion, passée 20h15, marquait douloureusement la fin du week-end et les dernières minutes avant d'aller devoir se coucher), il y a une sacrée claque nostalgique qui nous est assénée derrière la nuque à l'idée, assez folle sur le papier, de voir un film Daffy et Porky débarquer dans une salle obscure où, en-dehors des aventures NBA-esques du diptyque Space Jam (où les efforts plus où moins heureux - et méchamment charcutés aux montages - de Joe Dante), ils n'étaient pas forcément invités.

Copyright Le pacte

D'ailleurs, peut-on réellement considérer les loufoqueries des Looney Tunes aux côtés de Michael Jordan et LeBron James, comme de vraies œuvres " Looney ", où chaque personnage n'était rien de plus qu'une simili-mascotte utilisée pour vendre encore un peu plus de produits dérivés ?
Vous n'avez pas deux heures, la réponse est tout simplement... NON.
Surprenant et inattendu donc que ce Looney Tunes : Daffy et Porky sauvent le monde de Peter Browngardt (surprenant d'autant que Coyote Vs. Acme est toujours, inexplicablement, condamné aux oubliettes), qui n'a pas réellement dans l'idée au placard l'énergie folle et subversive des toons au placard, elle qui n'a définitivement rien à envier à ses déclinaisons modernes - coucou les Minions.

Totalement vissé sur les deux héros mentionnés par le titre (pourquoi s'emmerder quand tout peut être aussi clair et simple ?), le film qui n'échappe, évidemment, jamais vraiment totalement à l'étiquette de l'épisode étiré plus que de raison, n'en reste pas moins un jouissif condensé de divagations purement absurdes, un brouhaha de personnages et de situations déglinguées entre l'hommage anarchique aux Marx Brothers, et la célébration toute aussi décalée de la SF de l'âge d'or Hollywoodien; un doux délire où les deux lascars - présentés comme des frangins -, fauchés comme les blés mais déterminés à tout faire pour conserver leur baraque, vont dénouer les ficelles d'une conspiration extraterrestre qui implique la survie du monde.

Copyright Le pacte

S'il n'est pas forcément original pour un sou, que ce soit dans son écriture comme dans son exécution (une animation qui joue les funambules entre un aspect traditionnel et respectueux à la Merrie Melodies, et une patine un poil plus moderne et audacieuse), c'est définitivement dans sa propension, généreuse jusqu'à l'épuisement, autant à alligner les références savamment digérées comme les moments de bêtises pures et simples - voire clairement méta - réellement tordants, que Looney Tunes : Daffy et Porky sauvent le monde fait des ravages et nous emporte par son enthousiasme jamais feint.

Il ne nous en fallait pas plus pour laisser notre nostalgie prendre les commandes.


Jonathan Chevrier