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[CRITIQUE] : L'Amour c'est surcoté



Réalisateur : Mourad Winter
Acteurs : Hakim Jemili, Laura Felpin, Benjamin Tranié, Abdulah Sissoko, Alassane Diong, Steve Tientcheu, François Damiens, Saïda Jawad, Clotilde Courau,...
Budget : -
Distributeur : StudioCanal
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Diagnostiqué “nul avec les meufs” depuis son plus jeune âge, Anis mène une existence charnelle placée sous le signe du calme plat. Trois ans jour pour jour après la perte d’Isma, son meilleur ami et mentor, il prend son courage à deux mains et se décide enfin à sortir faire de nouvelles rencontres. Sauf qu’en abordant Madeleine, Anis ignore que débute une grande aventure. Un truc inattendu. Un truc qui s'appelle “l’amour”.




C'est visible comme le nez au milieu de la figure où, pour les cinéphiles de bon goût, comme un mauvais film au cœur de la filmographie d'Uwe Boll : à sa vision, il n'y a rien de plus évident que de dire que la plutôt chouette comédie romantique L'Amour c'est surcoté ne pète absolument pas dans la soie de l'originalité et qu'elle joue furieusement la carte de la romance rétro et convenue.

Un choix totalement assumé cela dit, dans le sens où elle ne cherche jamais à se démarquer de ce potentiel jugement puisqu'elle épouse consciemment et sans la moindre réserve tous les tropes du genre, tout en lui offrant ce qu'il faut de modernité pour ne pas trop se faire taper sur la pellicule.

Copyright 2024 - Iconoclast

D'autant qu'elle est, petite cerise gourmande sur le gâteau, sensiblement sérieuse dans son approche même de la romcom, expurgée de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Une approche intelligente et simple qui incarne totalement ce que l'on veut - et vient - voir : une péloche certes sans grande ambition mais qui a suffisamment d'humour et de coeur pour être LA séance romantique d'un début de printemps qui en manque cruellement sur grand écran (là où, sur le petit, c'est un festival depuis la Saint Valent... Noël... bon toujours).

Petite prouesse donc réussie par l'humoriste et romancier Mourad Winter, qui allie l'utile à l'agréable en faisant de son premier effort, une adaptation de son propre roman éponyme, (très) charmante valse des sentiments vissé sur l'attachante et hésitante romance qui unit un gentil loser endeuillé, Anis, anti-pro de la drague et effrayé par toute idée d'engagement, et une pétillante et craquante jeune femme, Madeleine solide sur ses appuis et qui va lentement mais sûrement, l'aider à s'affranchir de toutes ses barrières...

Conscient qu'il ne réinvente jamais réellement une popote familière pour tous, le wannabe cinéaste, à la mise en scène étonnamment enlevée et rythmée, démontre tout du long sa propension à la comprendre jusqu'au bout des ongles, à l'approfondir pour mieux s'amuser avec (et rares sont les péloches capable de le faire ces dernières années), mais également sa façon authentique et adulte de concevoir la relation amoureuse.

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Le tout en parsemant son plat de résistance avec des dialogues merveilleusement ciselés, assénés par une distribution dynamique totalement emportée par un enthousiasme furieusement communicatif, et ce sans que cet humour affûté ne vienne plomber aussi bien ses élans romantiques (on croit totalement dans l'histoire de Madeleine et Anis, aussi et surtout grâce à la partition impliquée d'un joli tandem Hakim Jemili/Laura Felpin), comme son pendant dramatique - la difficile gestion du deuil en tête.

La belle petite bombe comico-romantique du moment que personne n'a véritablement vu venir, mais qui a déjà tout pour devenir incontournable.


Jonathan Chevrier