[CRITIQUE] : Until Dawn : La mort sans fin
Réalisateur : David F. Sandberg
Acteurs : Ella Rubin, Michael Cimino, Odessa A’zion, Yoo Ji-young, Peter Stormare,
Budget : -
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain, Suédois.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Un an après la mystérieuse disparition de sa sœur Mélanie, Clover et ses amis se rendent dans la vallée reculée où elle a disparu pour chercher des réponses. Alors qu'ils inspectent une auberge de jeunesse abandonnée, ils se retrouvent traqués par un tueur masqué et horriblement assassinés un par un... mais se réveillent ensuite et se retrouvent au début de la même soirée. Piégés dans la vallée, ils sont forcés de revivre ce cauchemar encore et encore - mais à chaque fois, la menace du tueur est différente, et chaque version est plus terrifiante que la précédente. Alors que l'espoir s'amenuise, le groupe comprend qu'ils n'ont qu'un nombre limité de vies, et que leur seule chance de s'en sortir est de survivre jusqu'à l'aube.
Si l'on est un tant soit peu honnête, que l'on soit aficionados du matériau d'origine où non, il n'y avait pas forcément grand chose à atteindre d'une adaptation cinématographique du jeu vidéo populaire Until Dawn par PlayStation Productions, déjà derrière les pas fifous Gran Turismo et Uncharted (avec en prime, un Gary Dauberman qui porte si bien la première moitié de son nom, au scénario), et encore moins du nouveau long-métrage d'un David F. Sandberg dont le mojo a gentiment été lessivée par la mise en boîte du diptyque Shazam! - quand bien même il revenait là à ses premières amours, le cinéma horrifique.
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Copyright Sony Pictures |
Après tout, adapter un jeu vidéo dont le concept tout comme l'expérience qu'il incarnait reposaient, justement, sur l'immédiateté de son interactivité comme sur un hommage gratiné et parodique au slasher, cela ne pouvait que donner qu'une sacrée cagade aux personnages furieusement archétypaux, sensiblement logée dans la lignée de la quasi-intégralité des transpositions des succès consoles/PC sur grand écran.
Où alors, au meilleur du pire, une séance gentiment oubliable au sein d'un giron horrifique ricain qui les aligne à la pelle.
Contre toute attente, le Sandberg nouveau est un petit peu plus que cela - mais pas trop, calmes-toi -, lui qui s'extirpe gentiment du bourbier de l'adaptation directe (tellement qu'il ne justifie son titre que par pur opportunisme, au-delà des quelques clins d'œil forcés, notamment la présence assez anecdotique du pourtant - toujours - génial Peter Stormare) pour voguer vers une sorte de sous-Happy BirthDead où la fée des intrigues faciles vient jouer de la gimmick magique de la boucle temporelle plus où moins futée, pour justifier/orchestrer le cauchemar sanglant et répétitif (mais évolutif, même dans ses incohérences) d'une petite flopée de jeunes adultes victimes (dont l'une d'elle est lancée à la recherche de sa sœur disparue, parce qu'il faut quand-même ajouter quelques fioritures prétextes à la mixture) conscientes d'une accumulation de menaces glauques et sadiques, dans le pire des Airbnb du monde, une auberge de jeunesse abandonnée située dans au fond d'une vallée reculée.
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Et pour le coup, la popote morbide et férocement bordélique s'avère in fine plutôt digeste et ludique en bouche, quand bien même elle s'amuse à s'auto-saborder avec une gourmandise mignonne, que ce soit dans sa manière de franchement piétiner à l'allumage (comme avec ses scènes d'exposition où son final amorphe), sa prévisibilité musclée (qui va de pair avec des personnages taillés à la serpe) où encore les limites même de son concept à la " rejouabilité ".
Mais la balade n'en reste pas moins divertissante, d'autant plus pour une séance dont on n'attendait strictement rien sauf le pire...
Jonathan Chevrier