[CRITIQUE] : Blood Star
Réalisateur : Lawrence Jacomelli
Avec : Arthur Roberts, Felix Merback, John Schwab, Britni Camacho,...
Distributeur : Swift Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Americain.
Durée : 1h29min
Synopsis :
Bobbie traverse seule le désert lorsqu'elle est entraînée dans un jeu du chat et de la souris avec un shérif psychopathe. La poursuite s'intensifie jusqu'à devenir insoutenable. La jeune femme va devoir tout tenter pour prendre l’avantage, et survivre.
Critique :
Sans jouer la carte de celui qui a la plus grosse calandre (mets ta ceinture, les jeux de mots pourris sont de sortie), il ne fallait pas trop tortiller du pot d'échappement pour admettre que Blood Star, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Lawrence Jacomelli, annonçait dès sa maigre bande annonce qu'il n'avait ni le moteur et encore moins la conduite assez habile pour rivaliser avec les bijoux des thrillers routiers musclés de Robert Harmon (Hitcher et Highwaymen : La Poursuite infernale), Steven Spielberg (Duel), où Jonathan Mostow (Breakdown).
Pas même avec le tout récent et vraiment sympa 37 : L'Ombre et la Proie d'Arthur Môlard (un peu de chauvinisme cocorico ne mange pas de pain, pas vrai ?), séance concise et épurée à qui l'on pardonnerait presque tout (même de loucher affreusement, lui aussi, sur Hitcher) pour son audace, son envie de ne jamais jouer la carte de la prévisibilité tout en tenant solidement les rênes de son suspense
Reste qu'en louchant un peu fort et en usant sévèrement ses pneus, il aurait pu laisser planer l'illusion que le genre avait encore un peu d'essence dans le réservoir pour ne pas sombrer dans les limbes d'un cinéma US qui passé, les 90s, n'en avait quasiment plus rien à carosser de ce sous-genre pourtant jubilatoire, du thriller.
Pas de bol, on est sur une petite route contrôlée façon ennui poli - mais pas désagréable, c'est déjà ça -, sorte de proto-Hitcher donc comme dit plus haut, où l'agneau appelé à s'endurcir se fait une figure féminine (excellente Britni Camacho) pressée de rentrer chez elle dans sa Ford Mustang gentiment cabossée, là où le loup aux dents acérés décidé à la bouffer, est incarné par un shérif psychopathe totalement conscient de sa toute-puissance, un véritable spécialiste dans l'attaque de jeunes femmes voyageant seules dans de vieilles voitures.
Il s'emmerde, alors pourquoi ne pas se servir des joies que lui offre son badge, son arme et même sa belle société patriarcale ?
Se lance alors entre-eux un prévisible jeu du chat et de la souris au cœur des routes désertiques du Nouveau-Mexique (qui aborde superficiellement le thème de la brutalité policière comme celui de la violence décomplexée opérée envers les femmes), qui aurait mérité de réellement bouffer le bitume avec fureur, plutôt que de garder le pied sur la pédale de frein.
Loin de la course-poursuite dépouillée et haletante (comprendre : ne cherchant pas à accumuler plus que de raison des rebondissement absurdes visant à éprouver son héroïne), Blood Star pâtit moins de sa mise en scène, plutôt solide pour un premier effort, que d'une écriture à la naïveté confondante qui plombe le moindre de ses effets, même une tension pas dégueulasse dans ses prémisses.
On a vu pire donc, mais surtout beaucoup mieux.
Jonathan Chevrier
Avec : Arthur Roberts, Felix Merback, John Schwab, Britni Camacho,...
Distributeur : Swift Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Americain.
Durée : 1h29min
Synopsis :
Bobbie traverse seule le désert lorsqu'elle est entraînée dans un jeu du chat et de la souris avec un shérif psychopathe. La poursuite s'intensifie jusqu'à devenir insoutenable. La jeune femme va devoir tout tenter pour prendre l’avantage, et survivre.
Critique :
Loin de la course-poursuite dépouillée et haletante à la Hitcher, sur lequel il louche gentiment, #BloodStar pâtit certes moins de sa mise en scène, solide pour un 1er effort, que d'une écriture à la prévisibilité et à la naïveté confondantes, qui plombe le moindre de ses effets. pic.twitter.com/ld8ToqcCFv
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 9, 2024
Sans jouer la carte de celui qui a la plus grosse calandre (mets ta ceinture, les jeux de mots pourris sont de sortie), il ne fallait pas trop tortiller du pot d'échappement pour admettre que Blood Star, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Lawrence Jacomelli, annonçait dès sa maigre bande annonce qu'il n'avait ni le moteur et encore moins la conduite assez habile pour rivaliser avec les bijoux des thrillers routiers musclés de Robert Harmon (Hitcher et Highwaymen : La Poursuite infernale), Steven Spielberg (Duel), où Jonathan Mostow (Breakdown).
Pas même avec le tout récent et vraiment sympa 37 : L'Ombre et la Proie d'Arthur Môlard (un peu de chauvinisme cocorico ne mange pas de pain, pas vrai ?), séance concise et épurée à qui l'on pardonnerait presque tout (même de loucher affreusement, lui aussi, sur Hitcher) pour son audace, son envie de ne jamais jouer la carte de la prévisibilité tout en tenant solidement les rênes de son suspense
Reste qu'en louchant un peu fort et en usant sévèrement ses pneus, il aurait pu laisser planer l'illusion que le genre avait encore un peu d'essence dans le réservoir pour ne pas sombrer dans les limbes d'un cinéma US qui passé, les 90s, n'en avait quasiment plus rien à carosser de ce sous-genre pourtant jubilatoire, du thriller.
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Pas de bol, on est sur une petite route contrôlée façon ennui poli - mais pas désagréable, c'est déjà ça -, sorte de proto-Hitcher donc comme dit plus haut, où l'agneau appelé à s'endurcir se fait une figure féminine (excellente Britni Camacho) pressée de rentrer chez elle dans sa Ford Mustang gentiment cabossée, là où le loup aux dents acérés décidé à la bouffer, est incarné par un shérif psychopathe totalement conscient de sa toute-puissance, un véritable spécialiste dans l'attaque de jeunes femmes voyageant seules dans de vieilles voitures.
Il s'emmerde, alors pourquoi ne pas se servir des joies que lui offre son badge, son arme et même sa belle société patriarcale ?
Se lance alors entre-eux un prévisible jeu du chat et de la souris au cœur des routes désertiques du Nouveau-Mexique (qui aborde superficiellement le thème de la brutalité policière comme celui de la violence décomplexée opérée envers les femmes), qui aurait mérité de réellement bouffer le bitume avec fureur, plutôt que de garder le pied sur la pédale de frein.
Loin de la course-poursuite dépouillée et haletante (comprendre : ne cherchant pas à accumuler plus que de raison des rebondissement absurdes visant à éprouver son héroïne), Blood Star pâtit moins de sa mise en scène, plutôt solide pour un premier effort, que d'une écriture à la naïveté confondante qui plombe le moindre de ses effets, même une tension pas dégueulasse dans ses prémisses.
On a vu pire donc, mais surtout beaucoup mieux.
Jonathan Chevrier