[CRITIQUE] : Rivière
Réalisateur : Hugues Hariche
Acteurs : Flavie Delangle, Sarah Bramms, Camille Rutherford, Till Clémence,...
Distributeur : Outplay Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Suisse, Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Manon, dix-sept ans, quitte les montagnes suisses à la recherche de son père, introuvable. En formant de nouveaux liens et en découvrant son premier amour, elle est déterminée à suivre le chemin qu’elle s’est tracé sur la glace : devenir une joueuse de hockey professionnelle.
Critique :
Sans forcément péter dans la soie de l'originalité et un peu trop chargé comme une mule côté thématiques, #Rivière n'en reste pas moins un joli coming-of-age movie qui cartographie avec délicatesse et subtilité les passages obligées du dur apprentissage de la vie d'adulte. pic.twitter.com/4mVuimLr9G
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 5, 2024
Alors certes, c'est assez facile voire même un poil putassier, mais on pourrait dresser un petit lien entre les très délicats Sur la terre comme au ciel de Nathalie Saint-Pierre et Rivière de Hugues Hariche, deux récits initiatiques et adolescents au féminin, deux quêtes de sens de deux ados aux personnalités - comme aux backgrounds - bien distincts, lancées à la recherche de leur passé et d'un membre de leur famille.
Si c'était une sœur disparue au cœur de la métropole Montréalaise pour le premier, c'est la recherche déterminée d'un père absent pour le second, vissé sur une gamine rebelle et en colère, Manon, tellement vénère qu'elle n'hésite absolument pas à faire du stop depuis la Suisse jusqu'en France pour confronter son géniteur qui l'a abandonné, elle et sa mère, plusieurs années auparavant.
Pas de bol, le bonhomme se dérobera à nouveau face à ses responsabilités.
Mais elle est déterminée qu'on vous dit, et elle décide quand-même de rester sur place, fera parler son amour pour la glace et croisera la route d'une ambitieuse - mais blessée - patineuse, Karine, pour qui elle va développer une certaine attirance.
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C'est son odyssée à la fois désespérée et romantique, sa manière de gérer comme elle le peut les conflits de l'adolescence avec les manquements de ses aînés, qui sert de moteur vulnérable mais empathique à ce joli et modeste bout de cinéma, évite soigneusement quelques poncifs - quitte à, il est vrai, mieux se perdre dans d'autres -, pour mieux cartographier avec délicatesse et subtilité les passages obligées du dur apprentissage de la vie d'adulte, vissé sur l'énergie folle d'une héroïne fabuleusement ordinaire, toujours de bons conseils pour les autres (à défauts d'en avoir assez pour elle-même) et bien décidée à trouver un sens à sa vie malgré ses nombreux questionnements et une adversité toujours plus imposante.
Sans péter dans la soie de l'originalité et un brin chargé comme une mule dans sa narration, d'autant qu'il n'est pas aidé non plus par une mise en scène un brin conventionnelle (l'apanage d'un premier long-métrage), Rivière n'en reste pas moins un coming-of-age movie qui se regarde (vraiment) sans déplaisir au sein d'une fin d'année cinéma il est vrai particulièrement chargée dans les salles obscures.
Jonathan Chevrier