[CRITIQUE] : Krazy House
Réalisateurs : Steffen Haars et Flip van der Kuil
Acteurs : Nick Frost, Alicia Silverstone, Jan Bijvoet, Gaite Jansen,...
Distributeur : Shadowz
Budget :
Genre : Épouvante-horreur, Comédie.
Nationalité : Hollandais.
Durée : 1h26min.
Synopsis :
Années 1990. Lorsque des ouvriers russes travaillant dans la maison de Bernie se révèlent être des criminels recherchés, ils séquestrent Bernie et sa famille et les obligent à démolir l'endroit pour trouver un vieux butin caché.
Critique :
Midnight movie gonzo sauce sitcom qui se rêve désespérément provocateur, dont les attaques féroces contre le christianisme s'avèrent plus vaine qu'autre chose, #KrazyHouse à tout de la wannabe satire faussement corrosive, gore et anarchique qui ne trouve jamais son propre groove. pic.twitter.com/hmkUILK8oa
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 2, 2024
On aime un peu (pas vrai), beaucoup (pas assez), passionnément (c'est ça) Nick Frost par chez nous, à tel point que sa simple présence, même fugace, au sein d'un générique, suffit à notre bonheur, même si le dit film en question est loin d'être défendable.
Sans doute parce que l'on aura de cesse de revoir en lui, le benêt si naïf et attachant de la trilogie Cornetto d'Edgar Wright (même s'il laisse volontiers ce statut à Simon Pegg dans le meilleur opus des trois, Le Dernier pub avant la fin du monde), qu'il a incarné avec une telle générosité et une telle sincérité, qu'il a tout de suite su emporter nos cœurs.
Courtesy Sundance Institute |
Et même si l'amour peut avoir ses limites parfois, on en viendrait in fine presque à trouver des points positifs à la dernière proposition en date arrivant dans nos contrées (au moment même où Shaun of The Dead se paye une ressortie pimpante dans les salles, pour son vingtième anniversaire... pas de hasard), où il campe les rôles titres : Krazy House du tandem hollandais Steffen Haars et Flip van der Kuil, petite bête de festival ayant traîné sa bobine un peu partout autour du globe... sans fédérer beaucoup de spectateurs à sa cause.
Tout le film ou presque se déroule entre les murs d'un plateau de tournage d'une sitcom des 80s/90s, rappelant gentiment celui de Mariés, deux enfants, où le Al Bundy se fait un Frost gentiment maladroit mais fervent catholique, s'amusant à tricoter des pulls à l'effigie de Jésus pour ses mômes adolescents et son Alicia Silverstone de femme.
Tout bascule avec l'arrivée de méchants russes qui viennent moins réparer la baraque que cuisiner de la méthamphétamine, et faire fondre en éclats ce petit bout de famille au bonheur bien trop propre pour être vrai.
Courtesy Sundance Institute |
Midnight movie so gonzo qui se rêve désespérément provocateur dans son sabotage en règle de tous les fondements - où presque - de l'Amérique puritaine, mais qui est in fine à peine plus drôle qu'une sitcom US moyenne, dont les attaques furieuses contre le christianisme s'avèrent plus vaine qu'autre chose, Krazy House à tout de la wannabe satire faussement corrosive, gore et anarchique qui ne trouve jamais son propre groove entre un humour absurde loin d'être toujours drôle, et une hyper violence un peu trop gratuite pour son bien.
Alors oui, ça tire amèrement des balles à blanc, notamment dans un dernier tiers où un Frost halluciné, passé une conversation avec Jésus (génial Kevin Connolly), se laisse aller à une orgie vengeresse savoureusement pulpeuse - insertion dans le fondement inclus - mais le mal est déjà fait, et il est difficile de réanimer quoique ce soit à dix minutes du terme.
On a vu pire cette année, mais surtout beaucoup, beaucoup mieux.
Jonathan Chevrier