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[CRITIQUE] : Last Straw

Réalisateur : Alan Scott Neal
Acteurs : Jessica Belkin, Jeremy Sisto, Glen Gould, Tara Raani,...
Distributeur : Shadowz
Budget :
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min.

Synopsis :
Entre les petites frappes du coin à remettre en place, le cuistot sardonique et un serveur un peu trop collant, Nancy subit son job au dîner de son père. Alors qu’elle assure seule un service de nuit, un groupe d’individus masqués s’en prend à l’établissement.




Critique :



Force est d'admettre que l'on ne retient pas grand chose de cette saison Halloween-esque sur les plateformes, exceptés peut-être quelques exclusivités made in Shadowz : Frogman de Anthony Cousins, My Mother's Eyes de Takeshi Kushida et Devils de Kim Jae-hoon.

C'est maigre, rachitique même mais heureusement, Last Straw de Alan Scott Neal vient modestement rééquilibrer les débats, sorte de The Strangers sauce dîner US qui joue habilement sur le terrain du thriller psychologique et nihiliste au moins autant que sur celui du film de siège brutal et sanglant, malgré un pitch évidemment méchamment familier : une serveuse d'un restaurant logé dans le trou du cul des États-Unis, à la grossesse inattendue et qui subit méchamment son job au quotidien où la masculinité toxique est déjà sur-présente (collègues oppressant, petites frappes à remettre en place, un patron/père qui compte un peu trop sur elle), va devoir en plus se fader un soir où elle assure seule un service de nuit, un groupe d’individus masqués et menaçants qui s’en prend à l’établissement.

Copyright Blue Finch Films

Si on lui pardonnera volontiers un rythme un poil décousu et une structure assez maladroite visant à étirer un petit peu plus que de raison (à l'instar l'instar Krazy House de Steffen Haars et Flip van der Kuil), ce qui devait être pensé à la base comme un court-métrage, le film nous rappelle assez vite au bon souvenir de l'efficace Motel de Nimrod Antal, B movie racé et hargneux qui renouait avec la nostalgie des bandes tendues made in 60s, ou la magie ne résidait pas dans une accumulation d'effets de manches ou d'un gore craspec, mais bien dans une maîtrise rigoureuse d'un pitch accrocheur verrouillé à la virgule près, et une dévotion entière à la notion de suspens pure et viscérale, pour mieux hanter et capter l'attention de son auditoire.

Si tout n'est pas aussi parfait que chez Antal (une sur-psychologisation de sa menace, ni plus ni moins qu'une expression plus violente d'une masculinité toxique omniprésente), force est d'admettre que Neal tient solidement son concept, lui dont la caméra est constamment à l'affût et muée par une gestion de l'espace loin d'être dégueulasse, d'autant qu'il a le bon ton de rester tout du long vissé sur une figure suffisamment empathique même dans ses imperfections - excellente
Un sympathique thriller psychologique à l'ancienne, dont la simplicité apparente n'a d'égale que son efficacité : il n'en faut pas plus pour  l'usage divertir.


Jonathan Chevrier