[CRITIQUE] : Kafka, le dernier été
Réalisateur•trice : Georg Maas et Judith Kaufmann
Acteurs : Sabin Tambrea, Henriette Confurius, Daniela Golpashin, Mira Griesbaum,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Biopic, Drame, Romance.
Nationalité : Allemand, Autrichien.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
À l’été 1923, au bord de la Baltique, Franz Kafka fait la rencontre de Dora Diamant, jeune animatrice pour enfants dont il tombe éperdument amoureux. Le célèbre écrivain le sait, tout s’oppose à cette idylle : sa santé déclinante, son spleen chronique, la mainmise de son père sur sa vie. Mais auprès de la jeune femme, Franz retrouve le goût d’écrire et l’envie de profiter de chaque minute. Comme pour faire du temps qu’il lui reste un grand chef d’œuvre.
Critique :
Une œuvre sur Kafka sans complexité, c'est presque antinomique et pourtant,#KafkaLeDernierété y arrive avec une certaine réussite, balade tranquille qui capture la figure Kafka non pas à travers à travers le prisme de son œuvre littéraire tentaculaire, mais de son cœur d'amoureux pic.twitter.com/24IMXpyrbS
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 21, 2024
Il y a une certaine ironie (quelques-uns parleront peut-être de karma, pourquoi pas) dans le fait que le genre que l'on considère à la fois le plus cheap et confondant de banalité - le biopic, surtout dans son penchant propret et académique -, ne cesse d'abreuver le planning des sorties à une heure où, il est vrai, la course aux statuettes dorées cuvée 2024/2025, semble totalement lancée.
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Ce n'est pas moins de trois péloches estampillées " morceaux de vies " inspirées de faits réels et issues de destinées plus où moins populaires, qui débarquent dans des salles définitivement pas assez obscures, cette semaine : Piece by Piece de Morgan Neville, biopic tout en LEGO de Pharrell Williams; Prodigieuses de Frédéric et Valentin Potier, qui se fait une mise en images poignantes de la vie des jumelles et pianistes virtuoses Audrey et Diane Pleynet; et enfin Kafka, le dernier été de Georg Maas et Judith Kaufmann qui, comme Le Port-Salut - c'est écrit dessus -, revient sur les derniers mois de vie de l'auteur de La Métamorphose, Franz Kafka.
Et, plus directement, en se basant (d'après le roman La Splendeur de la vie de Michael Kumpfmüller) sur les derniers battements romantiques de son existence, sa romance en plein été 1923 avec Dora Diamant, jeune militante communiste et animatrice pour enfants, qui lui fera oublier sa santé déclinante tout en lui redonnant goût autant à la vie qu'à l'écriture.
Exit l'hagiographie Wikipedia-esque donc (joie, dans un sens), et bonjour la petite balade tranquille et sobre (donc anti-Kafkaienne en somme) qui capture la figure Kafka non pas à travers à travers le prisme de son œuvre littéraire tentaculaire, mais bien de son cœur d'amoureux, définitivement moins captivant à suivre sur le papier.
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Ce qui ne l'empêche pas pour autant de faire rimer légèreté avec quelques maux réels de l'existence de l'auteur (ses conflits familiaux et, plus directement paternels, ses souffrances psychosomatiques où même sa peur de l'existence), quelques bouées essentielles pour nager un poil hors des eaux trop calmes du biopic scolaire et sans aspérités, même si sa mise en scène sans romantisme couplée à une écriture parfois pas toujours heureuse, l'y rapproche sans relâche.
Jonathan Chevrier