[CRITIQUE] : Jour de colère
Réalisateur : Jean-Luc Herbulot
Avec : JoeyStarr, Asia Argento, Joaquim Fossi, Michele Riondino,...
Distributeur : KMBO / Kap Films
Genre : Thriller, Fantastique.
Nationalité : Belge, Français, Italien.
Durée : 1h24min.
Synopsis :
Frank est un tueur sur le déclin avec un contrat et un plan de fuite trahissant son employeur et s’échappant avec la femme qui l’aime …mais Frank va croiser le chemin de Virgil, un sociopathe décide de l’emmener au fond du gouffre...
Critique :
Il y a un chouia de Hitcher dans #JourDeColère, petit bout de thriller psychologico-atmosphérique à la lisière du surnaturel, qui ne pète pas dans la soie de l'originalité mais qui a le mérite de garder constant l'intérêt de son auditoire, en malmenant brutalement ses persos. pic.twitter.com/CEjTqHHzuD
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 19, 2024
À la fois l'une des muses (dans tout ce qu'il a de plus touchant comme de plus déviant) de son maître de l'horreur de père, Dario Argento, figure glam faussement sulfureuse mais réellement écorchée vive d'un septième art qui donne plus de coups que de louanges, visage fort d'un mouvement #MeToo dont elle était l'une des premières voix à s'élever contre Harvey Weinstein (avant d'être elle-même catapultée sur le banc des accusés) où encore cinéaste à la délicatesse (trop) peu reconnue au travers de ses propres réalisations... Asia Argento semble avoir connu mille et une vies que ce soit aussi bien devant que derrière les caméras, la majorité sans doute aussi graves et percutées que peut l'être son timbre de voix si reconnaissable.
Une enfant de la balle du cinéma italien (elle a tourné très tôt pour son père, Bava, Moretti, Placido, Soavi,...) devenue une vraie femme de cinéma, certes pas exempt de quelques choix peu défendables (coucou Dario) comme peuvent en comporter bon nombres de filmographie aussi dense et éclectique.
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À la différence du récent Seule : les dossiers Silvercloud de Jérôme Dassier, où elle faisait ce qu'elle peut pour rendre vivant un récit amorphe, on ressort sensiblement plus enthousiaste (mais pas trop non plus) de la vision de Jour de colère d'un Jean-Luc Herbulot que l'on avait laissé sur une brillante note, Saloum (thriller hybride entre le western spaghetti, l'horreur surnaturelle et le revenge movie violent, une pure bisserie sous tension qui tirait constamment à plein régime).
Arpentant de nouveau le territoire de la série B, mais avec cette fois-ci avec une écriture un peu plus corsetée et moins propice aux embardées singulières, vissé que l'histoire est sur les atermoiements beaucoup trop familiers pour leur bien, d'un JoeyStarr tueur à gages traqué qui cherche à raccrocher les flingues pour goûter aux joies du bonheur conjugal, mais qui a le malheur de croiser sur sa quête de rédemption nocturne, la route d'un sociopathe brutal (un étonnant Joaquim Fossi) qui va lui en faire baver - et pas uniquement sur les rouleaux.
Un chouia de Hitcher à l'horizon donc pour ce petit bout de thriller psychologico-atmosphérique (solide score rétro et excellente photographie de Hugo Brilmaker) et savamment codifié à la lisière du surnaturel, qui ne pète absolument pas dans la soie de l'originalité mais qui a le mérite de garder constant l'intérêt de son auditoire.
Du sympathique midnight movie, ni plus, ni moins.
Jonathan Chevrier