Breaking News

[CRITIQUE] : Dos Madres


Réalisateur : Víctor Iriarte
Acteurs : Lola Dueñas, Ana Torrent, Manuel Egozkue,...
Distributeur : Shellac
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Espagnol, Portugais, Français.
Durée : 1h49min

Synopsis :
Il y a 20 ans, on a séparé Vera de son fils à la naissance. Depuis, elle le recherche sans relâche, mais son dossier a mystérieusement disparu des archives espagnoles.
Il y a 20 ans, Cora adoptait un fils, Egoz.

Aujourd'hui, le destin les réunit tous les trois. Ensemble, ils vont rattraper le temps perdu et prendre leur revanche sur ceux qui leur ont volé.



Critique :



Au sein d'une distribution annuelle de plus en plus dense, ce qui est à la fois une bénédiction (on ne compte plus les belles découvertes au fil des mercredis) et une source de frustration incroyable (car il est humainement impossible de tout voir, sauf cas exceptionnels), il n'est désormais plus rare de voir l'émergence d'œuvres issus d'industries en pleine essor - où très rarement célébrées -, squatter des salles obscures au milieu de grosses productions rutilantes américaines, où de comédies populaires bien de chez nous.

Un éclectisme qui est aussi bien une chance qu'une force (même si beaucoup n'en ont pas conscience), et que l'on se doit se préserver en ouvrant, justement, nos horizons au moins autant que les petits distributeurs courageux, tentant des paris souvent à la lisière du casse-gueule - pour rester poli.

Copyright Shellac

S'il est vrai que cette semaine, l'attention générale est gentiment polarisée du côté du continent asiatique (Mad Fate de Soi Cheang mais surtout Santosh de Sandhya Suri) et d'Hollywood (Twisters de Lee Isaac Chung), difficile de ne pas lâcher un petit coup d'œil chez la production de nos voisins espagnols avec Dos Madres, estampillé premier long-métrage de fiction d'un Victor Iriarte qui vient gentiment réclamer sa place au sein de la belle liste de talents émergents de la péninsule ibérique (Jonás Trueba, Carla Simón, Elena López Riera où encore Celia Rico), avec sa mise en images délicate d'un sujet de société brûlant : les enfants volés sous les dernières années du régime franquiste.

Scindé en trois parties bien distinctes, alternant entre le film noir à suspense et au rythme étonnamment lancinant, et le mélodrame romanesque et pudique sous fond de (un peu trop légère, il est vrai) dénonciation sociale, la narration se fixe tout du long sur les atermoiements de trois cœurs liés autant par l'amour que par la douleur : Egoz, gamin à la fois de Vera, qui en fut séparé dès la naissance, et de Cora, qui la adopté bébé (formidable tandem Lola Dueñas et Ana Torrent).

Copyright Shellac

Deux visions imparfaites de la maternité (l'une, mère biologique cherche à se venger et à rattraper le temps perdu, l'autre, mère adoptive, vit dans la crainte de voir tout son monde s'effondrer) toutes deux victimes de leur propre situation, mais unit par un amour sans borne pour leur progéniture.
Un beau drame humain et intense, autant qu'une jolie et nécessaire leçon d'histoire.


Jonathan Chevrier


Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.