[CRITIQUE] : Unfrosted : L'épopée de la Pop-Tart

Réalisateur : Jerry Seinfeld
Acteurs : Jerry Seinfeld, Melissa McCarthy, Jim Gaffigan, Amy Schumer, Hugh Grant, James Marsden, Jack McBrayer, Max Greenfield, Maria Bakalova, Christian Slater,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Michigan, 1963. Kellogg's et Post, deux entreprises rivales de céréales, cherchent toutes les deux à inventer une pâtisserie qui pourrait révolutionner le petit déjeuner. Mêlant ambition, trahison, sucreries et livreurs de lait à l’air menaçant, Unfrosted est écrit, réalisé et interprété par Jerry Seinfeld.

Critique :

Instantanément obsolète, faussement familial et cynique jusqu'au bout de la pellicule - voire même au-delà -, #Unfrosted et ses (mauvais) gags à la minute, aurait pu/du être aussi doux et croustillant qu'un Pop-Tart sur pellicule, il n'en est que plus indigeste et oubliable. pic.twitter.com/8ghiUlKZEg
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 4, 2024

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C'est l'histoire d'une catastrophe que Jerry Seinfeld lui-même a annoncé, en interview, pour la promotion de ce qui est pourtant, son premier long-métrage : " They're so dead serious! They don't have any idea that the movie business is over. They have no idea [...] Film doesn't occupy the pinnacle in the social, cultural hierarchy that it did for most of our lives. "

Chier sur une industrie Hollywoodienne à laquelle il n'a jamais réellement fait parti, tout en essayant tant bien que mal d'y rentrer par la petite porte d'une plateforme de streaming qui ne lui a vraisemblablement pas fait du bien - Netflix -, cela a tout de la mauvaise blague traînée un peu trop sur la longueur.

Un peu comme Unfrosted : L'épopée de la Pop-Tart finalement, comédie absurde et loin d'être un projet passionnel pour le bonhomme, vaguement basée sur l'histoire folle derrière la naissance des Pop-Tarts, un produit qui allait changer le monde du petit-déjeuner made in America; le tout enrobé dans une photographie acidulée et saupoudré d'une pluie de comédiennes et de comédiens talentueux venant faire leur petit bout de sketchs sucrés durant trente secondes.

Tout implique à se laisser porter pourtant, autant par le verbe vif que par le rythme soutenu d'un délire presque hors du temps, si les sporadiques éclairs comiques ne se laissait pas déborder un humour aussi déprimant que vulgaire, mais aussi par la vacuité même d'une expérience qui tente de recycler la méthode désespérément à la mode du moment : user d'une propriété intellectuelle familière pour profiter d'une audience déjà acquise à sa cause, mais sans se donner la peine de proposer quelque chose de consistant sur la table des scénaristes (à la différence d'un Air ou, dans une moindre mesure, d'un Barbie).
Où comment revenir à une époque pas si lointaine - les 80s -, où l'on associait sournoisement une expérience télévisée (les dessins animés) à un geste mercantile (achète ma merde) qui cherche terriblement à séduire - en vain - son auditoire, avec des gags à la minute qui irritent plus qu'ils ne font mouche.

Instantanément obsolète, pénible, faussement familial et cynique jusqu'au bout de la pellicule et même au-delà (l'idée que Seinfeld recycle une méthode Hollywoodienne dont il est lui-même victime, puisque Netflix capitalise tout autant sur la " marque " qu'incarne son nom aux yeux du public et de l'industrie), Unfrosted aurait pu/du être aussi doux et croustillant qu'un Pop-Tart sur pellicule, il n'en est que plus indigeste et oubliable.

Jonathan Chevrier