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[CRITIQUE] : Toutes les couleurs du monde


Réalisateur : Babatunde Apalowo
Avec : Tope TedelaRiyo David, Martha OrhiereUche Elumelu,
Distributeur : Optimale Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Nigérian.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Bambino s’est installé dans sa vie de célibataire. Il a un revenu stable grâce à son emploi de chauffeur-livreur à Lagos, et il est apprécié par son voisinage qu’il aide dès qu’il le peut. Alors que les avances de sa voisine le laissent froid, Bambino rencontre le charismatique Bawa, un photographe, qui provoque quelque chose en lui…



Critique :



Replaçons les choses dans leurs contextes, avant de s'attacher pleinement à ce que cette œuvre de cinéma cherche à nous compter - ça ne mange jamais de pain.
L'homosexualité au Nigeria n'est pas simplement réprimée, elle est illégale selon les articles 214 et 217 du chapitre 21 du code pénal nigérian, et peut être punie de prison jusqu'à quatorze ans dans tout le pays, pour ceux qui violent la loi comme ceux qui aide à la contourner.

Copyright Optimale Distribution

Le refus du conformisme, l'idée - chimérique - de vouloir vivre sa vie telle qu'on le conçoit, et d'aimer librement une personne du même sexe, est donc un crime jugé et durement puni (et pas uniquement entre les quatre murs d'un palais de justice), encore aujourd'hui, dans de nombreux pays autour du globe.
Une vérité connu de tous, mais qu'il est toujours important de rappeler.

C'est dans ce climat hostile et homophobe, au cœur de la pourtant magnifique ville de Lagos, que le cinéaste nigérian Babatunde Apalowo place son courageux premier effort (un temps pensé comme un hommage à la capitale nigérianne), produit au forceps, Toutes les couleurs du monde, romance à trois cœurs sensiblement vissé sur l'un d'eux, Bambino, qui rejette autant les sentiments d'Ifeyinwa à son égard, qu'il refoule ses désirs homosexuels et son attirance pour Bawa.
Une histoire simple certes, mais qui marque sensiblement la rétine autant pour l'universalité criante de son propos, que pour la justesse de ton de cette épopée sentimentale et délicate et emprunt d'une étonnante pureté.

Copyright Optimale Distribution

Alors certes, on pourra décemment lui reconnaître certains défauts (son académisme, sa légèreté scénaristique,...), mais impossible de ne pas se laisser enivrer par ce premier long-métrage, jolie bulle de fraîcheur, de douceur et de fragilité.
L'une des jolies découvertes du moment.


Jonathan Chevrier



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