[CRITIQUE] : Influencer

Réalisateur : Kurtis David Harder
Acteurs : Emily Tennant, Kurtis David Harder, Cassandra Naud, Justin Sams,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
La Thaïlande, ses paysages de rêve, ses expatriés en quête d’oubli, ses disparitions mystérieuses.

Critique :

Jamais clair dans ses intentions et prévisible comme ce n'est pas permis, avec une narration qui s'amuse à cartographier le moindre de ses rebondissements avec une frénésie gourmande, #Influencer se révèle finalement aussi anecdotique que la culture qu'il veut prendre en grippe. pic.twitter.com/sZ0i5Panm5
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 21, 2024

De nos " héros " de télé-réalité bien de chez nous, venant des deux extrémités de la France (pas un hasard), à une famille Kardashian dont la plus célèbre des filles, a littéralement donné de sa vertu pour renforcer sa célébrité, la culture des influenceurs, quand bien même elles semblent un brin se fissurer depuis quelques temps, a envahi internet depuis bientôt deux décennies maintenant, pour le pire et surtout, pour le pire (oui).

Certes, si la nature de l'influence marketing ne date pas de cette invasion d'opportunisme à la fois extrême et total, puisque les célébrités sont devenus par la force et l'omniprésence de la publicité, des visages de marques ambulants, mais plus la sur-présence au quotidien des réseaux sociaux s'est renforcée, plus cette idée assez égocentrique de monétiser sa propre image, de communiquer à travers une identité supposée unique (puisque plus digne d'être suivi qu'une autre) et exceptionnelle (en apparence), s'est pérennisée.

Des figures qui nous suivent au quotidien, profite autant d'un système que d'une pluie d'influencables, et que le septième art a, étonnamment, rarement pris en grippe.
Kurtis David Harder s'en charge donc, avec la subtilité d'un hippopotame en période de reproduction, avec le lourdaud Influencer, thriller furieusement prévisible sur une influenceuse qui parcourt seule le monde, avec pour seule compagnie son sac à dos et un téléphone vissé - ou pas loin - à sa main, qui va faire une mauvaise rencontre en Thaïlande, qui va littéralement lui prendre sa vie.

Du cousu main, d'autant que la narration s'amuse à cartographier le moindre de ses rebondissements avec une frénésie gourmande, quand la fée des facilités scénaristiques ne vient pas foutre son grain de sel de manière irritante.
Jamais clair dans ses intentions (critiquer la culture des influenceurs ? Critiquer ceux qui les suivent aveuglément ? Diaboliser les deux ? un prétexte pour le réalisateur pour se payer un voyage en Thaïlande), Influencer se révèle finalement aussi anecdotique que le contenu de ceux qu'il prend pour sujet... shame.

Jonathan Chevrier