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[CRITIQUE] : Et plus si affinités



Réalisateurs : Olivier Ducray et Wilfried Meance
Acteurs : Isabelle Carré, Bernard Campan, Julia Faure, Pablo Pauly,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h17min.

Synopsis :
Usé par vingt-cinq ans de vie commune, le couple formé par Xavier et Sophie semble à bout de souffle. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’idée de Sophie d’inviter à dîner leurs voisins, Adèle et Alban, n’enchante pas Xavier. Il reproche à ce couple, visiblement très amoureux, son manque de discrétion, surtout la nuit ! Au contact de ces voisins aux mœurs débridées, Xavier et Sophie vont devoir se confronter à leur réalité, avant d’être poussés dans leur retranchement par une proposition quelque peu… indécente.



Critique :



Les mômes biberonés aux 90s que nous sommes auront une tendresse toute particulière à chaque film ayant en son casting Bernard Campan (moins avec Didier Bourdon, la faute à une carrière faite de choix résolument plus maladroit), l'un des trois Inconnus dont la carrière cinématographique aura réservé de jolies surprises, tant il s'est avéré aussi juste dans la comédie que dans le drame - à la différence de ses deux comparses.

Copyright Julien Panié

Même si son pendant réalisateur, majoritairement conditionné par son duo avec Didier Bourdon, ainsi que leur trio avec Pascal Legitimus (excepté son mitigé La Face Cachée, qu'il a écrit et réalisé en solo), a été un tantinet moins heureux - L'Extraterrestre bordel -, il nous aura agréablement cueilli avec son dernier effort, Presque, co-écrit et co-réalisé avec le philosophe et écrivain suisse Alexandre Jollien, un joli et enthousiaste road movie qui ne cherche pas tant à se délester des figures imposées par son récit initiatique, qu'à mettre en images avec une sincérité désarmante, sa vision tendre du bon vivre ensemble.

C'est devant la caméra qu'on le retrouve cette fois, presque comme on l'avait quitté avec La Dégustation d'Ivan Calbérac : aux côtés de la merveilleuse Isabelle Carré.
Remake du récent et désopilant Sentimental de Cesc Gay, Et plus si affinités du tandem Olivier Ducray/Wilfried Meance, se fait in fine un joli renvoi d'ascenseur tant le film espagnol roulait sa bosse en terrain conquis et, sensiblement, bien de chez nous : du pur vaudeville prenant les contours d'une comédie caustique et sacarcastique - qui ne bradait pas pour autant ses élans sentimentaux -, sur un couple en pleine crise conjugal à l'aube de l'âge dit de " maturité ".

Copyright Julien Panié

Familière, la mayonnaise fonctionne pourtant sans frémir grâce à l'investissement sans bornes de sa solide distribution mais aussi et surtout de par la malice derrière cette réappropriation qui va bien au-delà de la simple copie paresseuse.
S'il conserve la même structure, le même humour carnassier mais aussi et surtout la même propension à dévoiler la vérité de ses personnages, ce remake rééquilibre les débats, donne autant de substance à son vieux couple en crise qu'à sa jeune union passionnée, mais n'hésite surtout plus à bifurquer sur le terrain des émotions, ce que se refusait par le sacarcasme, son pendant espagnol.

Vraiment drôle, incisif et joliment franc edans son exposé théâtral, Et plus si affinités est une belle surprise qui n'a décemment pas volé son triomphe lors du dernier festival de l’Alpe d’Huez.


Jonathan Chevrier




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