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[CRITIQUE] : Ricky Stanicky


Réalisateur : Peter Farrelly
Acteurs : John Cena, Zac Efron, William H. Macy, Jermaine Fowler, Anja Savcic, Andrew Santino, Lex Scott Davis,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min.

Synopsis :
Dess amis d'enfance, Dean, JT et Wes, ont créé le personnage fictif et meilleur ami, Ricky Stanicky. John Cena incarne l'imitateur de célébrités "Rock Hard" Rod, engagé par le trio pour se faire passer pour leur ami fictif "Ricky Stanicky".



Critique :



Au-delà même du fait que les comédies pondus avec son frangin au coeur des années 90, ont toutes sensiblement vieillis sur de nombreux points, il est évident que Peter Farrelly n'a plus son mojo pour faire rire son prochain.
Si l'abominable My Movie Project avait déjà sonné le glas (les plus lucides diront que tout ce qui a suivi Deux en un l'avait déjà fait), le pro-Baby-boomer Green Book avait enfoncé les derniers clous de ce cercueil en colza fleurant bon la pisse.

Il y a donc presque quelque chose d'homérique - où d'inconscient - à l'idée de voir le bonhomme user en solo, de la machine à voyager dans le temps perverse et vulgaire de sa filmographie, pour renouer avec un humour passé qui aurait définitivement dû le rester.

Ben King/Prime Video

Pure anomalie sur le papier, Ricky Stanicky, dégainé sur une Prime Vidéo qui n'en est pas à une immondice comique près sur son catalogue sclérosé, se revendique donc comme un film gravitant dans la zone de confort des frangins Farrelly avec vingt ans de retard, sans le charme stupide mais bien avec l'humour gênant qui va avec.
Encore plus gênant même, parce que jamais totalement assumé, parce que même dans le graveleux le plus totale, le Peter, sans doute lesté par ses désirs de convenance post-oscars, ne peut s'empêcher d'adoucir les coins, de dégainer une improbable quête de rédemption à ses personnages.
Pire qu'une comédie vulgaire qui s'assume, une comédie qui prend ridiculeusement les contours d'une fable morale qui argumente, entre deux, trois F*ck, que le monde serait plus beau et plus doux si on ne mentait pas à ses proches, et si on était gentil avec son prochain.

D'un pitch pourtant accrocheur (trois amis, qui ont créé un ami imaginaire pour leur permettre de se tirer des situations les plus compliquées, sont obligés de le rendre " réel " grâce à un acteur engagé pour l'occasion), qui louche à la fois sur Serial Noceurs et Le Secret de mon succès, Ricky Stanicky ne suscite que sporadiquement l'intérêt malgré l'abattage dément d'un John Cena dont l'humour pince-sans-rire fait des ravages, et porte les meilleurs moments (pas si nombreux, n'abusons pas) du film.

Ben King/Prime Video

Le problème est qu'on place son énergie folle et son engagement démesuré, au coeur d'un scénario plat et tournant continuellement à vide, cocktail maladroit et paresseux de gags trop peu drôles et de leçons de vie furieusement mièvres.
La voix des Farrelly est perdue depuis des années, et Ricky Stanicky ne fait que la faire plonger encore un peu plus dans l'oubli...


Jonathan Chevrier


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