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[CRITIQUE] : La jeune fille et les paysans


Réalisateurs : DK Welchman et Hugh Welchman
Acteurs : Nadia Tereszkiewicz (voix), Kamila UrzedowskaRobert GulaczykAndrzej Konopka,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Polonais, Serbe, Lituanien.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Par les réalisateurs de La Passion Van Gogh, La jeune fille et les paysans est une œuvre cinématographique unique, adaptée du Prix Nobel de littérature Les Paysans.

Au XIXe siècle, dans un village polonais en ébullition, la jeune Jagna, promise à un riche propriétaire terrien, se révolte. Elle prend son destin en main, rejette les traditions et bouleverse l’ordre établi. Commencent alors les saisons de la colère…



Critique :


Alors que certaines personnes aiment se plaindre de manière régulière de l’uniformité du paysage cinématographique en général, de nombreuses propositions en tous genres parviennent encore et encore à prouver que ceci est loin d’être un état de fait. Déjà remarqués par La passion Van Gogh, DK et Hugh Welchman reviennent ici avec une adaptation ambitieuse d’un monument de la littérature polonaise. Mais si La jeune fille et les paysans parvient à se distinguer visuellement, c’est par sa façon de perpétuer le traitement graphique installé par les réalisateurs dans leur premier long-métrage.

Copyright Malgorzata Kuznik

Pour les personnes n’étant pas au courant, la technique de tournage du long-métrage est de filmer les scènes en prises de vue avant de recréer chaque plan à l’aide de peinture à l’huile. Ce procédé confère un cachet évident au film tout en appuyant une esthétique qui sied au sujet. La représentation de cette société paysanne se dévoile ainsi avec autant de beauté naturelle qu’avec une certaine violence sèche. La brutalité de quelques séquences frappe ainsi par cette opposition de ton, ce regard cherchant à conserver la magnificence de ses lieux et la rudesse de son fonctionnement social.

C’est un jeu de puissances qui se développe peu à peu tout en détruisant les individus dans une échelle assez réduite. Le microcosme paysan devient alors particulièrement étouffant, surtout pour notre héroïne, Jagna. Son comportement libre aux antipodes des impositions de son milieu résonne fortement, portrait d’une jeune femme qui cherche seulement à mener son existence telle qu’elle le désire tout en devant constamment supporter le regard extérieur. Kamila Urzedowska parvient alors à conférer ce sentiment de flamme au milieu d’une certaine noirceur où se nuancent plusieurs degrés de violences diverses, appuyant d’autant plus ce sentiment étrange face à la sublimation esthétique de cette œuvre.

Copyright Dominika Andrzejewska

La jeune fille et les paysans profite pleinement de l’opposition créée par son orientation graphique et la violence rurale de son histoire. Le conflit nourrit pleinement ses enjeux et on en sort assez remué, notamment par ses choix de cadre et de lumière renforçant la fascination picturale exercée par le film. DK et Hugh Welchman parviennent alors à créer un sentiment de fièvre cinématographique assez grisant par ses aboutissements émotionnels. Il en sort une proposition particulièrement prenante, même galvanisante, dans un balancement constant de sentiments où la quête d’affranchissements se lie à une sécheresse humaine dévastatrice.


Liam Debruel


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