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[CRITIQUE] : Holly


Réalisatrice : Fien Troch
Acteurs : Cathalina Geraerts, Felix HeremansGreet VerstraeteSerdi Faki Alici,...
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Belge, Luxembourgeois, Hollandais.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Holly est perçue comme une fille étrange par ses camarades de classe jusqu’au jour où se révèle son don de soulager les gens de leur chagrin. Dès lors, son énergie cathartique est recherchée par tous. Mais la frontière entre aide et abus va bientôt s’estomper. Sainte ou sorcière? Le destin étonnant d’une héroïne sanctifiée malgré elle.



Critique :



Holy molly, quel calvaire ce film. Il partait avec absolument tous les éléments pour me plaire, la musique par Johnny Jewel également membre des Chromatics, la photographie de Frank van den Eeden qui nous a habitué à quelques petites pépites, l'ambiguïté du scénario, un personnage qui emprunte énormément à Carrie et Saint Maud, une promesse du renouveau du teen movie façon Jennifer Reeder  (réalisatrice de Knives and Skin et Perpetrator) et pourtant absolument rien ne fonctionne ensemble. Holly est l’équivalent d’une mayonnaise qui n’aurait pas pris : la promesse d’un petit plaisir gustatif devenu mixture indigeste

Copyright PrimeTime-Angela Otten

Cinquième long-métrage de la réalisatrice belge Fien Troch, il s’inscrit dans une cinématographie sensible et étonnante. Malheureusement, Holly penche vers une relecture un peu facile de la figure christique. Décider d’en faire une jeune adolescente ne rend pas l’ensemble du film plus intéressant. Les personnages, principaux et secondaires, ne semblent pas écrits et l’on vit le film dans un espèce de marasme sans forme qui finit par lasser et abrutir. Notre chère Holly ne semble avoir ni colonne vertébrale, ni lobe frontal, tant sa capacité à réfléchir, malgré ses pouvoirs, semble limitée. La pauvre actrice, Cathalina Geeraerts, dont la prestation ne m’a vraiment pas convaincu, ne partait pas gagnante avec un rôle pareil. 

On peut tout de même noter l’envie de parler de la différence en mettant en parallèle le cas d’Holly avec celui de son seul ami Bart, un jeune garçon neuro-divergent qui peine également à s’intégrer. Interprété par Felix Heremans, un acteur également sur le spectre de l’autisme qui vole l’écran dans absolument toutes ses scènes. Espérons le voir dans plus de productions à l’avenir

Copyright PrimeTime-Angela Otten

Holly est une véritable déception. L’envie d’aimer ce film était pourtant présente tant les thématiques et l’esthétique semblaient pertinentes. Malheureusement l’équilibre n’est pas là. Nous nous retrouvons avec une fable pseudo naturaliste sur la création d”un mythe christique qui se veut moderne en proposant un messie au féminin dans le monde actuel mais semble passer totalement à côté de son sujet.


Éléonore Tain


Copyright Toon Aerts

Sur le papier, Holly, estampillé cinquième long-métrage de la cinéaste belge Fien Troch passé par la case compét lors de la dernière Mostra de Venise (une anomalie, pour quiconque a vu le film), vend sensiblement du pâté, quand bien même il semble surfer sur un groove méchamment familier : l'histoire d'une gamine semblant posséder des pouvoirs thaumaturgiques et médiumniques, au sein d'une petite communauté néerlandophone en deuil qui la voit comme le nouveau messie, puisqu'elle avait prédit - à raison - que quelque chose d'horrible allait arriver à son lycée (le bingo : un incendie mortelle, pointé avec un souci dramaturgique qui frise gentiment avec le ridicule).

À tel point qu'il est impossible, pour tous, de douter de la capacité de prévoyance de la jeune fille qui, de fait, devient une dispensatrice d'énergie positive/figure charismatico-christique parmi les siens.

Copyright Toon Aerts

Sympathique sur le papier donc mais à l'écran, la limonade est définitivement plus serrée et pas assez riche en sucre, tant la cinéaste qui n'a que faire ou presque de son pendant surnaturel et de l'emphase du film de genre, usant de son événement majeur pour tisser une étude psychologique sur les troubles de la jeunesse, entre harcèlement, malaise adolescent et processus de deuil difficile.

Pourquoi pas, si le traitement ne s'avérait pas furieusement superficiel et lourd aussi bien narrativement que cinématographiquement parlant (ses longs plans lancinant et pesant censés être sous tension...), tant il tente de bouffer à tous les râteliers (le récit initiatique adolescent tourmenté - avec un doigt de surnaturel -, celui plus psychologique et spirituel d'une sainte femme, le drame communautaire au plus près des maux et des corps,...) sans jamais proposer quelque chose de digeste à un spectateur restant douloureusement sur sa diète.
Une sacrée (t'as la réf, hein ?) déception donc.


Jonathan Chevrier
 

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