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[CRITIQUE] : Ils étaient un seul homme


Réalisateur : George Clooney
Acteurs : Callum Turner, Joel Edgerton, Peter Guinness, Sam Strike,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h03min.

Synopsis :
L'histoire triomphante de l'équipe masculine d'aviron de l'université de Washington, qui a stupéfié le monde en remportant l'or aux Jeux olympiques de Berlin en 1936.



Critique :



Quoiqu'en diront certains, George Clooney est sans aucun doute l'un des comédiens les plus plaisant à suivre de sa génération, l'une des dernières vraies stars traditionnelles dans un Hollywood ou elles semblent cruellement en voie d'extinction.
Suave, charismatique et toujours (vraiment) convaincant devant une caméra, le bonhomme s'échine constamment à relever les défis de ses collaborateurs de choix (les frangins Coen, Steven Soderbergh, Alfonso Cuarón, Jodie Foster,...), à relever le niveau de péloches qui ne seraient sans doute pas aussi recommandable sans lui et, cerise sur le gâteau, à même donner l'envie de s'enfiler toute la gamme des cafés Nespresso.

Le Clooney cinéaste en revanche, c'est une toute autre histoire tant il oscille entre l'exceptionnel (Good Night et Good Luck, Les Marches du Pouvoir), le divertissant (Confessions of a Dangerous Mind) et le passable (sensiblement tout le reste, soit ses dernières réalisations en date).

Photo credit : Laurie Sparham, 2023 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc.

Sans trop faire de boucan, son dernier effort, The Boys in the boat aka Ils étaient un seul homme, devrait tout comme The Tender Bar (lui aussi dégainé sans envie par Prime Vidéo sur son catalogue) gentiment s'intercaler entre les deux dernières catégories, drame sportif émotionnellement simpliste qui cherche sans trop forcer l'empathie de son auditoire - une énième épopée d'outsiders -, dans une excitation aussi modérée que son envie de bien faire est sincère.

Basé sur le best-seller éponyme de Daniel James Brown et s'inscrivant volontairement dans l'ombre des Chariots de feu, l'histoire, flanquée en pleine grande dépression des années 1930, s'attache à conter les exploits triomphants de l'équipe masculine d'aviron de l'université de Washington, qui s'est offert la médaille d'or aux J.O. de Berlin en 1936, à travers les atermoiements du jeune étudiant en ingénierie Joe Rantz, issu d'un milieu modeste (sa mère est morte, son père l'a abandonné à l'âge de 14 ans et il vit désormais dans sa voiture) et qui peine à couvrir les dépenses de ses études.
Un môme débrouillard qui n'a jamais été à proximité d'un bateau - sait encore moins manier une rame -, qui va pourtant rejoindre l'équipe universitaire d'aviron, promesse d'une stabilité financière qu'il ne pouvait pas avoir autrement.
Et comme dit plus haut, sous la houlette de l'entraîneur Al Ulbrickso, il affrontera l'adversité (dont un snobisme qui sonne douloureusement vrai) et ira jusqu'à devenir champion olympique en terres nazies.

Photo credit : Laurie Sparham, 2023 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc.

Drame purement américain à l'ancienne, concocté sans fioritures par un cinéaste dont le cinéma a toujours savamment regardé vers le passé avec nostalgie, Ils étaient un seul homme est de ses séances aussi passionnées que faciles et inoffensives, qui coche savamment toutes les (bonnes) cases - et clichés - prévisibles du récit semé d'embûches de l'underdog, et ce sans pour autant se rendre indigeste ni même déplaisante, fruit du savoir-faire évident de Clooney qui maîtrise son sujet (l'aviron, dont la complexité est ici merveilleusement retranscrite) mais aussi et surtout son rythme et sa caméra (fluide et bien aidée par la photographie élégante de Martin Ruhe).

Célébrant chacun des individus avant d'en faire une unité soudée et conquérante (parce que le dépassement de soi et le triomphe de l'âme est plus fort en groupe), parfois maladroit mais réconfortant et enthousiasmant (comme tout bon drame sportif qui se respecte), le Clooney nouveau fait joliment le café donc, sans trop de sucre et un bon gros nuage de lait.
C'est déjà pas mal.


Jonathan Chevrier


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