[CRITIQUE] : Rose petite fée des fleurs

Réalisatrice : Karla Nor Holmbäck
Avec les voix originales de : Ghita Norby, Bodil Jorgensen, Rasmus Botoft,…
Distributeur : Gebeka Films
Budget : -
Genre : Animation, Famille.
Nationalité : Danois.
Durée : 1h15min.

Synopsis :
Rose est une petite fée qui a toujours vécu seule dans son rosier. Elle rêve passionnément d’avoir un ou une ami(e), mais a trop peur de l’inconnu pour s’éloigner de son repaire. Un jour, Satin, un papillon à la recherche d’aventures, croise le chemin de Rose et elles deviennent immédiatement amies, malgré leurs différences. Satin veut partir à la découverte du monde, et quant à elle, Rose préfère rester tranquille dans son rosier. Mais, lorsque sa nouvelle amie est kidnappée par une méchante Troll de Pierre, Rose doit surmonter ses peurs et se lancer dans un dangereux voyage jusqu’aux Montagnes noires pour sauver Satin.

Critique :

Avec son ambiance bucolique et son emploi du merveilleux, #RosePetiteFéeDesFleurs, vissé sur le thème de la solitude et la nécessité de son héroïne à s’ouvrir aux autres et d’affronter ses peurs, ravira grands et petits par sa candeur et ses couleurs chatoyantes. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/4lV7QZQZ3c
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 13, 2024

La réalisatrice danoise Karla Nor Holmbäck plonge dans l’univers du conte, avec Rose petite fée des fleurs et puise dans le folklore scandinave pour nous parler d’amitié, d’aventures et de peur. Inspiré de la série de livres Roselil og hendes venner, écrit par Josefine Ottesen, le film se gorge de nature, qui resplendit dans le cadre.

Que lui manque-t-il à Rose, belle fée des fleurs ? Le film, s’ouvrant sur une chanson, nous donne directement la clef. Alors que tous les animaux de la forêt de Summerland vont par deux, Rose souffre d’une solitude qui la rend mélancolique. Elle aimerait tant partager son rosier avec quelqu’un. Tant et si bien qu’elle propose d’être l’épouse de Gustav, une souris qui ne trouve pas chaussure à son pied, même si elle n’a aucune envie de se marier avec lui. C’est que la norme d’être en couple est si bien ancrée dans cette forêt que les parents de Gustav ne pensent pas qu’il soit possible que leur précieux fils puisse partir du cocon familial sans une épouse. Cette norme rend bien malheureux les jeunes fiancé⋅es. Gustav se marie par dépit, effondré qu’aucune souris femelle n’ait accepté de convoler en juste noce avec lui. Tandis que Rose veut juste quelqu’un pour partager son quotidien, quitte à se sacrifier.

Fort heureusement, Rose va rencontrer Satin, un papillon avide d’aventure et prête à offrir son amitié à Rose, si celle-ci veut bien accepter que sa nouvelle amie aime parcourir le monde. Ce n’est pas chose facile pour la fée, très peureuse, qui n’a aucune envie de lâcher Satin maintenant qu’elle a enfin une amie pour vivre dans son rosier sereinement. Hélas, Rose n’est pas au bout de ses surprises, le conte étant un genre qui appelle l’aventure à grand cri.

La nature foisonne dans Rose petite fée des fleurs, dans une animation aux couleurs douces. Chaque créature, qu’elle soit surnaturelle ou non, doit trouver sa place dans ce monde fantaisiste. La réalisatrice se sert de ces différents animaux et créatures (souris, papillon, troll, hiboux, abeille) pour faire avancer son héroïne et lui offrir l’occasion de s’ouvrir aux autres et d’affronter ses peurs. La solitude est le grand sujet du film, et plane même du côté de l’antagoniste, une troll des pierres. Elle peut nous faire faire des actions désespérées, elle peut nous rendre jaloux et possessif. Il faut alors combattre les doutes, accepter les différents caractères de ses proches et faire don de son amitié, sans concession, pour contrer la solitude.

Avec son ambiance bucolique et son emploi du merveilleux, Rose petite fée des fleurs ravira grands et petits par sa candeur et ses couleurs chatoyantes.

Laura Enjolvy