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[CRITIQUE] : Un Coup de dés


Réalisateur : Yvan Attal
Acteurs : Yvan Attal, Maïwenn, Guillaume Canet, Marie-José Croze, Alma Jodorowsky,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
Mathieu doit tout à son ami Vincent : sa maison, son travail, et même de lui avoir sauvé la vie il y a dix ans. Ils forment, avec leurs compagnes, un quatuor inséparable, et vivent une vie sans nuage sur la côte d’Azur. Mais la loyauté de Mathieu est mise à l’épreuve lorsqu’il découvre que Vincent trompe sa femme. Quand la maîtresse de Vincent est retrouvée morte, la suspicion s’installe au cœur des deux couples, accompagnée de son cortège de lâchetés, de mensonges, et de culpabilité...



Critique :


Au sein du "Yvan Attal Cinéaste Universe " (il n'existe pas, mais faîtes comme si), qui voit le bonhomme enchaîner depuis trois longs-métrages, des adaptations d'œuvres littéraires, on l'avait laissé sur deux excellentes notes : le cynique et mordant Mon Chien Stupide, sur la crise de la cinquantaine d'un homme remettant tout en question dans sa vie - avec l'aide d'un adorable molosse -, puis Les Choses Humaines, drame (majoritairement) procédural haletant et solidement structuré vissé sur la zone grise entre le consentement et le refus, qui s'avère in fine aussi passionnant que son matériau d'origine - l'excellent livre éponyme de Karine Tuil (primé par le Prix Goncourt des Lycéens).

Copyright Jerome Prebois

Pas de passe de trois cela dit avec Un Coup de dés, mise en images plutôt libre d'un texte de feu Éric Assous, première incursion frontale du cinéaste au cœur du thriller, ici proto-paranoïaque et tout en - faux - mystères, dont l'exécution pachydermique (cette voix-off omniprésente...) et définitivement trop premier degré pour son bien, s'en va annihiler la moindre de ses hypothétiques bonnes intentions.

Loin du carnage Ils sont partout (en même temps, comment faire pire ?), et quand bien même il est difficile de ne pas louer la propension du cinéaste à - même maladroitement - se frotter à des registres dont il est étranger, l'histoire s'en va conter les aléas de Mathieu, petit bourgeois de la Côte d'Azur bossant dans une agence d'urbanisme, qui se sent éternellement redevable à l'égard de son meilleur ami, Vincent, qui l'a sauvé lui et sa famille.
Tous les deux mènent une vie professionnelle et personnelle idéale et sans encombre, jusqu'à ce que le premier découvre la relation extraconjugale du second (et ça l'emmerde, car il a des principes malgré sa dette éternelle), dont la maîtresse est bientôt retrouvée morte, au moment même où son épouse découvre le pot aux roses...

Copyright Jerome Prebois

Laborieux et expurgé de toute finesse, alignant avec entrain les rebondissements faisandés et les dialogues risibles à souhait, où il n'est in fine plus vraiment clair si l'on est face à un pastiche volontaire où un hommage tout aussi inconsistant et bardé d'absurdité à Hitchcock (score Herrmannien en prime), le tout relevé par une sophistication visuelle à peine plus ambitieuse qu'une publicité pour du papier hygiénique; Un coup de dés, qui s'amuse à triturer les apparences au cœur d'une intrigue furieusement cousue de fil blanc, ne peut même pas se rattraper avec sa distribution, d'un Guillaume Canet à l'ouest en passant par un Attal lui-même aussi peu investi que sa voix-off (reste, malgré tout, la fraîcheur d'une Alma Jodorowsky trop peu présente à l'écran).

Insipide et à peine plus digeste qu'un téléfilm de l'après-midi sur la première chaîne (malgré, il est vrai, quelques efforts de mise en scène), ni plus, ni moins.


Jonathan Chevrier


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