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[CRITIQUE] : Sous le vent des Marquises


Réalisateur : Pierre Godeau
Avec : François DamiensSalomé DewaelsRoman KolinkaAnne Coesens,…
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Quand Alain doit jouer Brel, son destin se mélange à celui de l’artiste. Cette rencontre va le rapprocher de sa fille et bouleverser sa vie.



Critique :


Trublion à la folie totalement assumée ayant fait le bonheur de l'humour belge, avant de traverser la frontière du rire pour foutre gentiment le bordel par chez nous au sein de caméras cachés franchement géniales, François Damiens est l'une des meilleures (si ce n'est LA, n'ayons pas peur des mots) choses qui ait pu arriver à l'humour, sous toutes ses formes d'expression - télévisuelle et cinématographique surtout -, depuis une bonne quinzaine d'années maintenant.

Copyright Pan Distribution

Si le comédien n'a pas son pareil pour dérider son prochain, que ce soit en tant que premier rôle comme en second couteau de luxe, il a aussi su prouver avec le temps son aisance à voguer sur les terres plus sinueuses du drame (Les Cowboys en tête) voire même de la romance (le délicat Ôtez-moi d'un doute).
Et c'est justement dans le giron de la comédie dramatique qu'il nous revient en ces dernières heures de janvier avec Sous le vent des Marquises, nouveau long-métrage d'un Pierre Godeau que l'on avait laissé avec le tendre Raoul Taburin en 2019.

Résolument sur le même velours intimiste, il tisse cette fois, peut-être plus subtilement encore, l'histoire d'un comédien renommé Alain, qui s’apprête à incarner Jacques Brel à l'écran, sans doute le rôle le plus important de sa carrière, alors même qu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer à un stade déjà très avancé.
C'est face au rôle d'une vie qu'il décide de reprendre ceux qu'il a abandonné pour sa carrière : ceux de mari et de père d'une fille désormais jeune femme, Lou, avec qui il veut renouer, avant qu'il ne soit trop tard.
Et c'est par ce qui les avait un temps séparé, le septième art, par le pouvoir d'une fiction qui se superpose autant qu'elle embrasse la réalité, que les deux vont pouvoir reconstruire ce qu'ils pensaient briser.

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Tout en bienveillance et en mélancolie, flanquée au cœur d'un cadre breton aussi apaisant que chaleureux, Pierre Godeau dresse le portrait tout en nuances d'un père négligeant et bouffé par la solitude, qui a lentement laissé les liens qui l'unissait aux siens se déliter, avant de revoir drastiquement ses priorités.

Pas exempt de quelques maladresses mais porté par les prestations délicates d'un tandem François Damiens/Salomé Dewaels à l'alchimie naturelle, Sous le vent des Marquises et son double récit filial se faisant joliment écho, se démarque suffisamment du tout commun de la dramédie familiale, pour incarner une séance tendre et hautement recommandable.
La simplicité a souvent (vraiment) du bon.


Jonathan Chevrier