[CRITIQUE] : Amelia's Children
Réalisateur : Gabriel Abrantes
Avec : Brigette Lundy-Paine, Carloto Cotta, Anabela Moreira, Alba Baptista,…
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Portugais.
Durée : 1h31min
Synopsis :
Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connait pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret. Leur visite va tourner au cauchemar…
Critique :
À première vue - tout du moins, celle de son pitch -, Amelia's Children, estampillé second long-métrage du cinéaste americano-portugais Gabriel Abrantes (et Prix du Jury au dernier Gérardmer, ça pète sur la fiche Imdb), que l'on avait découvert avec le difficilement défendable Diamantino, co-réalisé avec Daniel Schmidt (grosse série Z foutraque et kitsch sur une icône du football déchue, cherchant à trouver un sens à sa vie une odyssée déglinguée et baroque), a tout d'une mauvaise telenovela, prétexte à une sentimentalisme guimauve et théâtrale à souhait.
Flairez plutôt : orphelin depuis sa naissance (il a été enlevé par une mystérieuse femme), Edward (Carloto Cotta, déjà rôle titre de Diamantino, et ici triplement présent - perruque ridicule à la clé) découvre à ses trente printemps, qu’il a finalement un jumeau et même une mère qu’il ne connait pas, fruit d'un test ADN réalisé à l'initiative de sa petite amie, Riley (excellent•e Brigette Lunday-Paine).
De ce qu'il pense comme une bénédiction, il quitte la Grosse Pomme, accompagnée de Riley, pour rejoindre le Portugal et sa demeure familiale isolée, au coeur d'une région qui l'est encore plus - ambiance.
Mais, évidemment, plot twist qui n'en est absolument pas un, Edward va réaliser (enfin, surtout sa copine) que les apparences sont trompeuses et que sa " nouvelle " famille, dont la matriarche est défigurée par la chirurgie, n'est pas aussi rose qu'elle semble l'affirmer.
Du cousu main donc, qui ne déborde jamais vraiment du cadre d'une formule " fantastico-camp " furieusement familière (Abrantes récite religieusement toutes les lignes d'un cahier des charges calibré à l'extrême et qui peine à l'allumage) mais qui a le bon de faire solidement son office d'un point de vue formel - malgré un rythme en dents de scie -, rendant suffisamment attachant ses personnages pour son odyssée tordue un tant soit peu captivante, tout en jouant avec assez de malice du folklore portugais, pour venir marquer un septième art portugais bien moins prolifique dans le genre horrifique, que leurs voisins espagnols.
Pas vilain pour un sou donc et même plutôt prenant de par son atmosphère savamment malsaine, et sa manière de loucher juste ce qu'il faut autant sur le Suspiria d'Argento (dans son dernier acte) que sur les récents X de Ti West et Abuela de Paco Plaza (dans sa manière de triturer les thèmes de la jeunesse éternelle et d'une vieillesse vacharde et effrayée à l'idée de dépérir), Amelia's Children se fait un morceau d'épouvante à l'ancienne, suffisamment divertissant pour avoir deux coudées d'avance sur les âneries cauchemardesques (dans tous les sens du terme) du Blumhouse-verse.
Et c'est déjà pas si mal.
Jonathan Chevrier
Avec : Brigette Lundy-Paine, Carloto Cotta, Anabela Moreira, Alba Baptista,…
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Portugais.
Durée : 1h31min
Synopsis :
Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connait pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret. Leur visite va tourner au cauchemar…
Critique :
Avec son atmosphère joliment malsaine et sa manière de gentiment loucher sur X et Abuela (notamment via la jeunesse éternelle et une vieillesse vacharde et effrayée à l'idée de dépérir), #AmeliasChildren incarne in fine un morceau d'épouvante à l'ancienne, élegant et un poil camp pic.twitter.com/CyNFByTBVc
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 31, 2024
À première vue - tout du moins, celle de son pitch -, Amelia's Children, estampillé second long-métrage du cinéaste americano-portugais Gabriel Abrantes (et Prix du Jury au dernier Gérardmer, ça pète sur la fiche Imdb), que l'on avait découvert avec le difficilement défendable Diamantino, co-réalisé avec Daniel Schmidt (grosse série Z foutraque et kitsch sur une icône du football déchue, cherchant à trouver un sens à sa vie une odyssée déglinguée et baroque), a tout d'une mauvaise telenovela, prétexte à une sentimentalisme guimauve et théâtrale à souhait.
Copyright 2023 Artificial Humors |
Flairez plutôt : orphelin depuis sa naissance (il a été enlevé par une mystérieuse femme), Edward (Carloto Cotta, déjà rôle titre de Diamantino, et ici triplement présent - perruque ridicule à la clé) découvre à ses trente printemps, qu’il a finalement un jumeau et même une mère qu’il ne connait pas, fruit d'un test ADN réalisé à l'initiative de sa petite amie, Riley (excellent•e Brigette Lunday-Paine).
De ce qu'il pense comme une bénédiction, il quitte la Grosse Pomme, accompagnée de Riley, pour rejoindre le Portugal et sa demeure familiale isolée, au coeur d'une région qui l'est encore plus - ambiance.
Mais, évidemment, plot twist qui n'en est absolument pas un, Edward va réaliser (enfin, surtout sa copine) que les apparences sont trompeuses et que sa " nouvelle " famille, dont la matriarche est défigurée par la chirurgie, n'est pas aussi rose qu'elle semble l'affirmer.
Du cousu main donc, qui ne déborde jamais vraiment du cadre d'une formule " fantastico-camp " furieusement familière (Abrantes récite religieusement toutes les lignes d'un cahier des charges calibré à l'extrême et qui peine à l'allumage) mais qui a le bon de faire solidement son office d'un point de vue formel - malgré un rythme en dents de scie -, rendant suffisamment attachant ses personnages pour son odyssée tordue un tant soit peu captivante, tout en jouant avec assez de malice du folklore portugais, pour venir marquer un septième art portugais bien moins prolifique dans le genre horrifique, que leurs voisins espagnols.
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Pas vilain pour un sou donc et même plutôt prenant de par son atmosphère savamment malsaine, et sa manière de loucher juste ce qu'il faut autant sur le Suspiria d'Argento (dans son dernier acte) que sur les récents X de Ti West et Abuela de Paco Plaza (dans sa manière de triturer les thèmes de la jeunesse éternelle et d'une vieillesse vacharde et effrayée à l'idée de dépérir), Amelia's Children se fait un morceau d'épouvante à l'ancienne, suffisamment divertissant pour avoir deux coudées d'avance sur les âneries cauchemardesques (dans tous les sens du terme) du Blumhouse-verse.
Et c'est déjà pas si mal.
Jonathan Chevrier