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[CRITIQUE] : The Leech


Réalisateur : Eric Pennycoff
Avec : Jeremy GardnerGraham SkipperTaylor Zaudtke,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h22min

Synopsis :
Un prêtre dévot accueille un couple en difficulté dans sa maison au moment de Noël. Bientôt, sa foi en l'homme est mise à rude épreuve...



Critique :


Il y a quelque chose d'assez fou dans le fait de se dire que, chaque année, décembre n'a même pas encore pointé le bout de son sapin, que la saison de Noël à déjà commencé.
D'autant que, plus les années passent, plus celle-ci met sensiblement en sourdine Halloween dès la mi-octobre, démontrant autant l'appétence des gens pour cette période plus ou moins réconfortante (tout dépend comment son illusion/magie fonctionne auprès de chacun de nous), que la réussite indéniable d'un consumérisme galopant, qui risque bientôt de nous faire débuter les festivités dès la semaine de rentrée scolaire en septembre (nous n'en sommes pas si loin).

Pas forcément la firme à jouer le jeu du téléfilm faisandé et familier façon cookie carbonisé qu'on a volontairement laissé cuire trop longtemps au four, et qu'on ne peut manger que dans un mélange de dégoût et de culpabilité profonde, Shadowz vient sauver le sapin et la bûche avec un divertissement savoureux qui lui ressemble - un vrai miracle de Noël, comme on dit.


Anti-drama catho de saison qui prêche moins les sermons qu'il cautionne - et encourage - tous les vices, The Leech de Eric Pennycoff, morceau d'horreur aussi brut que furieusement déglingué et généreux, suit les aléas d'un padre désespéré à l'idée de ne plus passionner les foules et de peiner à aider les plus démunis, lui qui cherche à bâtir une nouvelle congrégation de croyants.
Mais alors qu'il est en passe, un soir, de fermer son église, il fait la rencontre d'un homme nécessiteux, à qu'il va vite regretter d'être venu en aide...

Difficile de ne pas déceler l'influence plus ou moins prononcé du Mother! de Darren Aronofsky (dans son chaos religieux et théologique comme ses éclats d'humour mesquin et vénéneux), à la vision de cette expérience fourre-tout mais savamment charpentée, qui repose intelligemment autant sur la caractérisation de ses personnages (pour lesquels il est, évidemment, difficile de ressentir la moindre empathie), que sur ses dialogues qui nourrissent ses sous-textes.
Complexe et surréaliste, autant thriller comico-vachard qu'exploration brutale de la notion de foi (aveugle), The Leech se fait une descente festive et satirique dans les bras de la folie, une expérience certes pas dénué de quelques scories mais qui vaut décemment son pesant de sablés, et encore plus en temps de fête.


Jonathan Chevrier


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