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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #147. Joshua Tree

© ESC ÉDITIONS

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#147. Au-dessus de la loi de Vic Armstrong (1993)

À la différence des nombreux action men des 80s/90s ayant eu droit à leur plus ou moins imposante, heure de gloire, le géant suédois Dolph Lundgren a toujours eu le cul coincé entre deux chaises pendant cette hype folle du divertissement régressif et burné, tant le bonhomme a beau eu aligner en masse les productions avec sa propre musculature saillante en vedette, ce sont finalement les péloches ou il campait aussi bien des vilains que des seconds couteaux de luxe, qui auront pleinement eu l'appréciation des amateurs du genre : Universal Soldier et, surtout, Rocky IV.

Dommage, tant le bonhomme n'est pas le plus inexpressif des squatteurs de séries B - coucou Steven " Saumon Agile " Seagal -, ni même le plus maladroit au moment de donner des mandales et des coups de tatanes (à son prime, il n'avait même rien à envier à un Jason Statham ou un Wesley Snipes).

© Zilex N.V.

Pas forcément habile dans ses choix (en même temps, rien ne dit que les bonnes propositions pleuvaient dans sa boîte aux lettres), il nous aura tout de même offert quelques bandes bien grasses pour occuper nos samedis soirs de galères : Les Maîtres de l'Univers (Musclor pour une production cheap de la Cannon, comment ne pas sentir l'embrouille...), The Punisher (toute fois moins dégueulasse que la version de Jonathan Hensleigh avec le tout aussi mesestimé Thomas Jane) ou encore Dark Angel, thriller d'action SF fourre-tout pillant gentiment tout ce qui bouge, et Le Scorpion Rouge, proto-Rambo II sauce Mother Russia, signé par un Joseph Zito des grands jours.

Au-dessus de la loi de l'honnête faiseur et ancien cascadeur renommé Vic Armstrong, fait décemment parti du haut du panier de sa cuvée 90s, gentiment logé entre Universal Soldier et Pentathlon (son zénith), petit actionner brutal fleurant bon le sang et la sueur, un pur produit mutant de son époque qui louche autant sur la bisserie pure et dure, le western et les fulgurances rapides et furieuses made in HK - avec un doigt de road movie/film de voitures sauce Smokey and the Bandit.
Porté par un pitch rocambolesque juste ce qu'il faut (un ex-coureur automobile/taulard au grand cœur, joue avec les limites de la légalité et se retrouve toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, traqué du désert californien aux rues de L.A.) et un protagoniste suffisamment nuancé pour apparaître moins caricaturaux que ceux flanqués à ses trousses (un immense George Segal, qui cachetonne comme un sagouin), le film, rythmé à l'azote, se fait une sacrée chasse à l'homme citant gentiment les cinémas - des grands jours - de Robert Harmon (on pense fort au Cavale sans Issue avec JCVD, tourné dans la même foulée) et Walter Hill.

© Zilex N.V.

Ça ne vole jamais haut donc (à quoi bon ?) et c'est fin comme du gros sel (ce syndrome de Stockholm romantique, comme seule la série B peut en produire) mais ça pue la nostalgie savoureuse des années kaboom dénué de tout fond vert putassier, de la bonne ode sanglante, testostéronée et régressive tournée à la dure et à la violence outrancière et décomplexée, qui gonfle les muscles pour mieux embaumer les coeurs des aficionados du genre.
Le cinéma qu'on aime jusque dans ses gros défauts, tout simplement.



Jonathan Chevrier

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