[CRITIQUE] : Le Book Club Mortel
Réalisateur : Carlos García Miranda
Acteurs : Veki Velilla, Iván Pellicer, Álvaro Mel,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h29min
Synopsis :
Huit amis fans d'horreur luttent pour leur vie lorsqu'un clown tueur qui semble connaître le sombre secret qu'ils partagent commence à les éliminer un à un.
Critique :
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le début des années 2000, à un passeport ibérique.
Mais, évidemment, en bon pourvoyeur de péloches jetables et oubliables, la plateforme au Tudum vient régulièrement contredire cette affirmation à coups de séances difficilement défendables.
Et après le méli-mélo apocalyptique fleurant bon le formol qu'incarnait Bird Box Barcelona des frangins David et Àlex Pastor, Netflix persiste et signe en cet fin d'été avec le slasher/whodunit Le Book Club Mortel, proto-Souviens-toi l'été dernier sauce Scream (ces pompages grossiers aux deux premiers opus, cette révélation finale...), estampillé premier long-métrage du wannabe réalisateur Carlos Alonso Ojea.
Vissé sur un pitch aussi prétexte qu'absurde, même pour un slasher (une petite dizaine d'étudiants universitaires formant un groupe de lecture fan de littérature horrifique, décident de chahuter le professeur ayant tenté de violer l'une d'elle - oui -, mais le bougre meurt accidentellement et même s'ils décident de garder le secret entier sur ce meurtre, ils vont vite être traqués et tués par un écrivain/tueur à masque de clown...), dont l'intrigue décousue est plus bardée de clichés et d'incohérences qu'un tome de Chair de Poule (un comble, pour un slasher plaçant la littérature au centre de son histoire), twist et rebondissements faisandés à la clé; le film, adepte du frisson facile (comme les hallucinations de son héroïne, usées à l'aveugle et sans réel fond), de la référence mal digérée et du gore bon marché, se ramasse surtout sur l'élément essentiel de tout bon whodunit qui se respecte : les personnages et l'attachement qu'ils peuvent susciter auprès du spectateur.
Mauvaise pioche, tant ils sont tous au mieux superficiels/égocentriques (et totalement dénués d'empathie pour les autres), au pire totalement inexistants, l'écriture ne les développant jamais au-delà de leurs simples stéréotypes, tout en leur faisant enchaîner les choix incohérents et irrationnels.
Et que dire de l'énorme occasion manquée du script, de ne jamais avoir chercher à utiliser le fameux groupe/club de lecture (tout au plus un artifice facile) pour proposer un méta-commentaire, pour commenter la culture de l’horreur via la littérature, ou même pour créer quelques parallèles entre la fiction et la réalité.
Chiche en mise à morts (génériques comme ce n'est pas permis), prévisible et fin comme du gros sel, Le Book Club Mortel n'est ni assez malin pour un bon whodunit, ni assez généreux et fun pour être un bon slasher, tout juste est-il assez ridicule pour provoquer quelques gloussements - mais pas pour rompre l'ennui.
Quitte à rester sur Netflix, autant se refaire la trilogie Fear Street...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Veki Velilla, Iván Pellicer, Álvaro Mel,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h29min
Synopsis :
Huit amis fans d'horreur luttent pour leur vie lorsqu'un clown tueur qui semble connaître le sombre secret qu'ils partagent commence à les éliminer un à un.
Critique :
Wannabe Scream qui louche furieusement sur la saga, prévisible et fin comme du gros sel,#LeBookClubMortel n'est ni assez malin pour un bon whodunit, ni assez généreux et fun pour être un bon slasher, tout juste est-il assez ridicule et maladroit pour susciter quelques ricanements pic.twitter.com/0v0riQYvSj
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 28, 2023
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le début des années 2000, à un passeport ibérique.
Mais, évidemment, en bon pourvoyeur de péloches jetables et oubliables, la plateforme au Tudum vient régulièrement contredire cette affirmation à coups de séances difficilement défendables.
Et après le méli-mélo apocalyptique fleurant bon le formol qu'incarnait Bird Box Barcelona des frangins David et Àlex Pastor, Netflix persiste et signe en cet fin d'été avec le slasher/whodunit Le Book Club Mortel, proto-Souviens-toi l'été dernier sauce Scream (ces pompages grossiers aux deux premiers opus, cette révélation finale...), estampillé premier long-métrage du wannabe réalisateur Carlos Alonso Ojea.
Copyright FELIPE HERNÁNDEZ/NETFLIX © 2022 |
Vissé sur un pitch aussi prétexte qu'absurde, même pour un slasher (une petite dizaine d'étudiants universitaires formant un groupe de lecture fan de littérature horrifique, décident de chahuter le professeur ayant tenté de violer l'une d'elle - oui -, mais le bougre meurt accidentellement et même s'ils décident de garder le secret entier sur ce meurtre, ils vont vite être traqués et tués par un écrivain/tueur à masque de clown...), dont l'intrigue décousue est plus bardée de clichés et d'incohérences qu'un tome de Chair de Poule (un comble, pour un slasher plaçant la littérature au centre de son histoire), twist et rebondissements faisandés à la clé; le film, adepte du frisson facile (comme les hallucinations de son héroïne, usées à l'aveugle et sans réel fond), de la référence mal digérée et du gore bon marché, se ramasse surtout sur l'élément essentiel de tout bon whodunit qui se respecte : les personnages et l'attachement qu'ils peuvent susciter auprès du spectateur.
Mauvaise pioche, tant ils sont tous au mieux superficiels/égocentriques (et totalement dénués d'empathie pour les autres), au pire totalement inexistants, l'écriture ne les développant jamais au-delà de leurs simples stéréotypes, tout en leur faisant enchaîner les choix incohérents et irrationnels.
Et que dire de l'énorme occasion manquée du script, de ne jamais avoir chercher à utiliser le fameux groupe/club de lecture (tout au plus un artifice facile) pour proposer un méta-commentaire, pour commenter la culture de l’horreur via la littérature, ou même pour créer quelques parallèles entre la fiction et la réalité.
Copyright FELIPE HERNÁNDEZ/NETFLIX © 2022 |
Chiche en mise à morts (génériques comme ce n'est pas permis), prévisible et fin comme du gros sel, Le Book Club Mortel n'est ni assez malin pour un bon whodunit, ni assez généreux et fun pour être un bon slasher, tout juste est-il assez ridicule pour provoquer quelques gloussements - mais pas pour rompre l'ennui.
Quitte à rester sur Netflix, autant se refaire la trilogie Fear Street...
Jonathan Chevrier