[CRITIQUE] : Mafia Mamma

Réalisatrice : Catherine Hardwicke
Acteurs : Toni Collette, Monica Bellucci, Alfonso Perugini,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Policier.
Nationalité : Britannique, Italien, Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Une américaine hérite de l'empire mafieux de son grand-père. Guidée par le "Consigliere" (bras droit du Parrain), elle étonne tout le monde en devenant le nouveau chef de l'entreprise familiale.

Critique :

Sorte de Hot Shots! involontaire du film de mafia qui a oublié d'être drôle et pertinent, #MafiaMamma, à la violence totalement décomplexée, traîne comme un boulet une narration qui se rêve futée, mais qui ne fait qu'user des mêmes clichés qu'il essaie maladroitement de pasticher pic.twitter.com/YakbV55ZIb
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 28, 2023

Qui ne se souvient pas de cette époque bénie - ironie - du début des années 2000, où suite au succès monstrueux de la vénéré Les Soprano, Hollywood et son opportunisme aussi frais qu'une part de pizza laissée dix jours dans le réfrigérateur, enchaînait les productions sans âme tentant de calquer, voire même de pasticher (avec plus ou moins d'adresse... surtout moins) la cultissime série made in HBO.

Le nouvel effort de Catherine Hardwicke, Mafia Mamma, ressort donc ce même plat de spaghettis familier mais avec vingt ans de retard et une sauce féminine pas toujours digeste, où une mère de famille désabusée et trompée, décide d'aller vivre son moment " Mange, Prie et Aime " du côté d'une Italie où son grand-père, décédé il y a peu, lui laisse tout un empire criminel en héritage.
Mais, heureusement, elle a vu la trilogie du Parrain (oui) et peut donc prétendre haut la main à jouer les marraines romaines...

Comédie noire, torride et mafieuse furieusement loufoque, sorte de Hot Shots! du film de mafia qui aurait tout du long oublié d'être drôle et pertinent (on sent l'influence barrée d'un déjà malade L'espion qui m'a largué), le film, à la violence totalement décomplexée (au point d'être même parfois franchement gênante), accumule les petites séquences/punchlines comiques faisandées comme si elles étaient originales, et traîne comme un boulet une narration qui se rêve futée, mais qui ne fait qu'user des mêmes clichés qu'elle essaie maladroitement de pasticher, tout en réduisant la profondeur de ses personnages au strict minimum.

Farce chaotique et sans punch qui loupe même le coche de traiter convenablement son thème charnière (l'autonomisation de la femme), et ne trouve jamais le ton juste, Mafia Mamma ne vaut in fine que pour l'abattage d'une Toni Collette investie (mention également à une Monica Bellucci dont le temps de présence est affreusement limité), qui tente tant bien que mal d'amener la carcasse du film à bon port.
Peine perdue...

Jonathan Chevrier