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[CRITIQUE] : Magic Mike : Dernière Danse


Réalisateur : Steven Soderbergh
Avec : Channing Tatum, Salma Hayek, Caitlin Gerard,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min

Synopsis :
"Magic" Mike Lane revient sur scène après une longue pause. Une affaire ratée l'a laissé fauché et il travaille désormais comme barman en Floride. Pour une dernière folie, Mike se rend à Londres avec une investisseuse de renom. Elle fait une offre qu'il ne peut refuser... dont elle seule a le secret. Lorsque Mike découvre ses véritables intentions, il est déjà trop tard. Lui et le groupe de nouveaux danseurs en herbe réussiront-ils à monter un grand spectacle ?



Critique :


Sacré trajectoire que celle de la désormais trilogie Magic Mike dont on ne pourra, il est vrai, jamais critiquer la générosité.
Fascinant, le premier opus permit à Steven Soderbergh d’égratigner le capitalisme du pays de l'oncle Sam, le monde de la nuit mais surtout le puritanisme mal placé d'une Amérique faussement puritaine jouant la carte de l'indignation à l'encontre d'un métier ou l'on vend publiquement son corps pour de l'argent, là ou il se trouve être le premier producteur de porno au monde (le tout à la sauce chronique réaliste sur le courage de la classe ouvrière et d'apologie des self made men).

Le second lui, jouait la carte d'un gros road trip fun et décomplexé (tout est dans le titre : Magic Mike XXL), dénué d'enjeux dramatique, d'intensité et même d'intérêt, et qui n'a que pour seule intention de répondre aux fantasmes des femmes, à travers les oripeaux du film de potes plus ou moins ludique.
Nouvelle direction donc pour cette troisième et ultime aventure, exempté des salles dans l'hexagone mais qui voit le retour de Soderbergh à la réalisation, sorte de fusion entre la comédie dramatique et la comédie musicale entraînante, dont l'intrigue louche sensiblement sur le classique My Fair Lady de George Cukor (oui).

Copyright 2023 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.

On y retrouve cette fois à nouveau Mike, qui travaille dans un restaurant chic de Miami, où des bruits de couloir parmi les invités à la fête conduisent la maîtresse de maison, la simili-divorcée blindé aux as Maxandra Mendoza, à retenir Mike pour ses aptitudes spéciales après les heures de boulot - une combinaison athlétique faite de lap dance, dymnastique acrobatique et d'une sexualité mimée à la limite du ridicule, bien que physiquement impressionnante.
Tellement séduite, Maxandra demande (comprendre : exige) que Mike la suive à Londres, lui promettant une belle surprise à l'arrivée.
Fièrement entretenu par la madame, l'ancien charpentier amateur/strip-teaseur découvre les vraies intentions de Maxandra : faire en sorte qu'il dirige une revue entièrement masculine, dans le théâtre historique du West End qu'elle vient d'acquérir...

Quasiment méta dans sa manière de jouer la carte de la comédie musicale (on dirait même carrément une origin story du show Magic Mike Live !, qui a fait un tabac à Las Vegas et, justement, à Londres), tout autant qu'il dégaine quelques bonnes morales sirupeuses tout droit sorties d'un téléfilm Lifetime (oui, l'argent n'achète pas l'amour...), Magic Mike : Dernière Danse, plus encore que les deux précédents opus, met en avant ses personnages féminins et le désir de celles-ci, tout en prônant une notion d'équité (mais aussi de consentement mutuel, dans une inversion du rapport de force plutôt inedite) assez rare dans des productions aussi calibrés (même si ses élans féministes sont assez maladroitement dégainées), d'autant qu'il tranche avec le côté " bœuf " du second opus, pour renouer avec la sensualité et la danse à la fois justement dosée et furieusement contextuelle, du premier film - en définitivement plus théâtral et romantique.

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Comédie romantico-musicale désordonnée mais plaisante à suivre, pas toujours bien rythmée mais qui a le bon ton de faire passer toutes ses émotions par la danse, porté par un dernier tiers jouissivement spectaculaire, Magic Mike : Dernière Danse, sensiblement plus théâtral que sensuel et charnel, renoue plus où moins habilement avec les sensations simples des origines de la saga, tout en n'allant jamais vraiment là où on l'attend - parfois même directement dans la fosse sous la scène.

Insuffisant pour titiller la maestria du film original donc, mais assez pour corriger le tir du second opus...


Jonathan Chevrier



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