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[CRITIQUE] : Disco Boy


Réalisateur : Giacomo Abbruzzese
Avec : Franz Rogowski, Morr N’Diaye, Laetitia Ky,…
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Italien, Pologne, Belgique.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Prêt à tout pour s’enfuir de Biélorussie, Aleksei rejoint Paris et s’engage dans la Légion étrangère. Il est envoyé au combat dans le Delta du Niger où Jomo, jeune révolutionnaire, lutte contre les compagnies pétrolières qui ont dévasté son village. Si Aleksei cherche une nouvelle famille dans la Légion, Jomo s’imagine être danseur, un disco boy. Dans la jungle, leurs rêves et destins vont se croiser.



Critique :


D'un côté de la méditerranée, on retrouve Alekseï, un réfugié biélorussie qui tente de renaître en surmontant la brutalité d'une Légion étrangère dans laquelle il s'est engagé à son arrivée à Paris, pour obtenir la nationalité française.
On ne sait rien de son passé, s'il a une famille où des proches, mais sa détermination et son visage fermé laisse à penser que son choix de vie est une obligation plus qu'autre chose.
De l'autre, dans le delta du Niger, il y a Jomo, un révolutionnaire nigérian qui se rêve danseur et qui tente par tous les moyens de faire en sorte que l'essence de sa terre ne soit pas aspirée par les pompes à pétrole des compagnies pétrolières européennes.

Deux hommes apparemment opposés, même s'ils partagent la nécessité de survivre et vaincre l'adversité, mais qui vont être amener par la force des choses à se croiser et même s'affronter où plutôt, d'une manière résolument étrange, à fusionner.
Un affrontement dans lequel Aleksei se perd, se laisse posséder par l'autre, mais seulement pour finalement se redécouvrir, peut-être pour la première fois...

Copyright Films Grand Huit

Pas un petit exploit réalisé par Giacomo Abbruzzese - connu jusqu'ici pour ses excellents court-métrages - pour son premier effort, Disco Boy, seul film italien en compétition à la dernier Berlinale, et qui en est reparti avec rien de moins que l'ours d'argent.
Un petit hold-up si l'on est un tant soit peu honnête, pour ce qui peut se voir comme une expérience profondément singulière et expressionniste, sorte de dérive/errance existentielle entre le cinéma poétique et cathartique de Claire Denis, celui extra-sensorielle d'Apichatpong Weerasethakul et sous-néons de NWR, où la narration - pas exempt de grosses facilités - se voit constamment surplombée par sa représentation (pas toujours adroite non plus), s'abandonnant au rêve pour mieux se cacher dans les recoins sombres de son affrontement à peine esquissé entre l'impérialisme économique et les milices dans une Afrique post-colonialisme.

Dommage tant en tant que pure expérience sensorielle, Disco Boy s'avère incroyablement stimulant, lui qui jouit autant de la fantastique photographie d'Hélène Louvart que du score entêtant de Vitalic.
Une séance chaotique et fiévreuse donc mais un brin inconsistante qui se perd parfois dans sa propre transe hallucinatoire.


Jonathan Chevrier



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