[CRITIQUE] : La Conférence

Réalisateur : Matti Geschonneck
Acteurs : Philipp Hochmair, Johannes Allmayer, Maximilian Brückner,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Allemand.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Au matin du 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires du IIIe Reich se retrouvent dans une villa cossue à Wannsee, conviés par Reinhard Heydrich à une mystérieuse conférence. Ils en découvrent le motif à la dernière minute : ces représentants de la Waffen SS ou du Parti, fonctionnaires des différents ministères, émissaires des provinces conquises, apprennent qu’ils devront s’être mis d’accord avant midi sur un plan d’élimination du peuple juif, appelé Solution Finale. Deux heures durant vont alors se succéder débats, manœuvres et jeux de pouvoir, autour de ce qui fera basculer dans la tragédie des millions de destins.

Critique :

Mise en images volubile de l'indicible qui révulse autant qu'elle révolte dans son manque total de moral, #LaConférence, un brin redondant il est vrai dans son exercice de mémoire, se fait néanmoins une glaçante radiographie aussi claire qu'objective d'un génocide programmé. pic.twitter.com/NulCTJf2sS
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 19, 2023

Plutôt culottée mais essentielle que la volonté du prolifique réalisateur allemand Matti Geschonneck de vouloir recréer à l'écran l'une des conférences politiques les plus vilipendées de l'histoire (la tristement célèbre conférence de Wannsee, aujourd'hui un musée commémoratif de l'Holocauste), à une heure où l'antisémitisme - et plus directement la haine raciale - n'a jamais paru aussi décomplexée à travers le globe.

Où quand, par une froide matinée d'hiver 42, quinze dirigeants nazis, venant de tous les domaines clés de la vie militaire et politique allemande, se sont réunit dans une villa réquisitionnée sur les rives du lac de Wannsee, à l'ouest de Berlin, pour discuter de ce qu'ils appelaient alors " La Solution Finale " qui mènera à la planification de l'anéantissement délibéré et inhumain de 11 millions de Juifs européens - soit quasiment l'ensemble des populations juives des pays sous le contrôle du Reich allemand et des territoires sous son influence.

Reconstitution historique minutieuse basée à partir des notes et protocoles trouvé en 1947 au ministère des Affaires étrangères (qui fut également utilisé comme preuve dans les procès de Nuremberg pour la condamnation de divers dirigeants nationaux-socialistes), le film cherche à retranscrire le calme olympien derrière l'horreur de l'extermination, entre divers conflits/luttes de pouvoir au sein du parti nazi.

Peinture à la fois sobre et sévère de l'un des moments les plus infâmes de l'histoire du XXe siècle, mise en images volubile de l'indicible qui révulse autant qu'elle révolte dans son manque total de moral et sa banalité confondante; La Conférence, un brin redondant il est vrai dans son exercice de mémoire, se fait néanmoins une glaçante radiographie aussi claire et objective que possible tout s'assurant que chacun des hommes de cette salle de conférence ait du sang sur les mains et et soit individuellement - et collectivement - coupable de ce génocide programmé.

Jonathan Chevrier